Nuit en refuge. Fatigue. Et neige

Dans cet article, nous dévoilons notre dernière randonnée dans la Cordillère Blanche, dans la quebrada Ishinca. Au fond de cette vallée se dressent certains des plus hauts sommets de la région. A leur pied, de nombreux lacs dévoilent des teintes variées de bleu et de vert. Un refuge permet de rester plusieurs jours sur place.

Au fond de la vallée Ishinca

Une fois de plus, le périple commence à Carhuaz. Après un tour au marché afin d’acheter de quoi manger dans la journée, nous prenons un minibus qui nous dépose à la sortie de Paltay, après le pont sur la rivière Collon (« puente Collon »). De cet endroit, des taxis collectifs font la navette avec le hameau de Pashpa, plus haut dans la montagne, point de départ de la randonnée. Nous en prenons donc un en compagnie de deux travailleurs agricoles.

Randonnée dans la quebrada Ishinca

A partir de Pashpa, plusieurs chemins permettent de rejoindre la vallée Ishinca. Notre conducteur nous dépose à un embranchement, un peu au-delà du village. La piste, que nous avons emprunté en voiture, continue mais il n’a pas l’air disposé à nous emmener plus loin.
Nous commençons la longue, belle, mais plutôt monotone, marche qui nous conduira au refuge.


Informations pratiques randonnée de la Quebrada Ishinca

Depuis Pashpa, 4 à 5 heures de marche, 12 kilomètres (500 mètres de dénivelé positif) pour atteindre le refuge Ishinca. 3 à 4 heures au retour, même distance, en descente.

Depuis le refuge, il existe plusieurs possibilités de randonnées. Parmi les principales, un aller-retour vers les trois lagunas au pied du Tocllaraju (3h AR) et une marche vers le lac Ishinca, au pied du sommet éponyme (5h AR).


La topographie des lieux est identique aux autres vallées de la Cordillère Blanche.

La première partie de la randonnée se déroule au milieu des eucalyptus, de champs, principalement de pommes de terre et de pâturages pour moutons et vaches.

Ensuite, en prenant de l’altitude les parois rocheuses de la vallée se resserrent. Au milieu coule un torrent.

Plus tard, nous traversons des bosquets de quenuales, arbustes typiques des Andes. Puis, plus loin, des paturages.

Le ciel est nuageux dès la matinée. Dans le lointain, nous apercevons la face sud du Tocllaraju, enneigée et en partie couverte par un glacier. Nous longeons, avec précaution, un troupeau de vaches allongées sur le chemin.

Entre le temps maussade, les paysages assez semblables à d’autres et la fatigue accumulée nous ne sommes, à juste titre, pas très motivés. Le chemin, qui monte en pente douce, parait interminable. Douze kilomètres de marche permettent de rejoindre le refuge, peut-être un peu plus pour nous (nous ne savons pas exactement où le chauffeur nous a déposé) !

Nuit en refuge

Lorsque nous arrivons au refuge, le temps s’est encore dégradé. Un peu plus tard, il se met à pleuvoir. Dans la soirée, la pluie se transforme en neige.
Le refuge a été construit par l’association italienne Mato Grosso qui gère également le refuge Peru au pied du Pisco (voir notre carnet « Randonnée vers la laguna 69« ). Il est un peu moins confortable (pas de douche, ni de chauffage dans les dortoirs) mais le personnel est tout aussi sympathique.

Ce soir, nous sommes seulement sept à y dormir. Nous sommes d’ailleurs seuls dans notre dortoir. La saison de l’alpinisme touche à sa fin dans les Andes péruviennes et le temps a probablement eu raison des derniers courageux.
Après un bon et revigorant dîner nous allons dormir. Les couvertures ne sont pas suffisantes pour lutter contre le froid. En fin de compte, nous sommes bien contents d’avoir pris nos sacs de couchage.

Au petit matin, surprise. Dehors il fait grand beau. Quelques nappes de brouillard flottent malgré tout dans l’air. Cependant, nous voyons enfin les sommets qui nous entourent.

Nous décidons alors de nous diriger vers les trois lacs au pied du Tocllaraju. Il n’y a pas de sentier marqué, il faut grimper sur une moraine pour y accéder, tout en évitant les ruisseaux qui s’écoulent des lacs au-dessus.

Pendant que nous avançons avec difficulté, le temps se couvre. Les nuages enveloppent rapidement les sommets autour de nous.

Après avoir tenté plusieurs approches, sans parvenir à trouver l’accès principal aux lacs, nous finissons par renoncer. Retour au refuge. Nous y achetons quelques sandwiches pour le déjeuner.

La météo ne s’améliorera pas dans la journée, ni probablement le lendemain. Et nous sentons que nos corps ont besoin de repos après une dizaine de jours dans la Cordillère Blanche. En conséquence, nous décidons de redescendre dans la vallée. Il reste de belles éclaircies vers cette dernière tandis que, derrière nous, le Tocllaraju disparaît petit à petit sous une importante couverture nuageuse.

Retour à Carhuaz

Le chemin de la veille est toujours aussi monotone mais beaucoup plus agréable pour nos jambes fatiguées dans ce sens !

Nous débouchons à l’endroit où le conducteur nous a déposé le jour précédent, puis continuons en direction de Pashpa. En longeant la piste, nous passons à côté de bassins permettant d’élever des truites. En contrebas, deux péruviens tentent de pêcher quelques poissons dans la rivière.

De retour à Pashpa nous n’attendons pas bien longtemps avant de trouver un véhicule qui nous ramène sur la route principale. Ensuite, nous nous dirigeons vers la charmante ville de Carhuaz pour y passer la nuit, une nouvelle fois dans l’hôtel Karhuash. Une fête a lieu dans la ville, les tarifs sont en hausse ! Des fanfares et groupes de musique de la région jouent en défilant autour de la place principale.

Le mauvais temps a traversé les montagnes, un déluge s’abat sur Carhuaz à l’heure du dîner. Nous n’allons pas plus loin que le coin de la rue et mangeons dans une gargote qui sert du poulet frit et des pommes de terre.

Le lendemain marque notre dernier jour dans la Cordillère Blanche. Nous allons poursuivre notre périple vers le sud du pays, par un itinéraire à l’écart des routes touristiques. Une succession de routes et pistes à travers la Cordillère des Andes nous attend !

Huaraz, centre-ville et musée archéologique

Pour l’instant, après avoir rejoint la ville de Huaraz, nous espérons atteindre la localité de La Union, située à 4 heures de route. Un conducteur de mototaxi de Huaraz nous conduit vers une des rares (peut être la seule) compagnies de bus, El Rapido (un nom prémonitoire ?), qui effectue le trajet vers La Union. Le bus part en début d’après-midi (13 heures). Nous avons du temps devant nous.

Nous découvrons, chargés avec nos gros sacs à dos, le centre-ville de Huaraz. La place d’armes, encadrée par la cathédrale d’un côté et le musée archéologique de l’autre, est plutôt petite pour une ville aussi peuplée.
On sent que le lieu est plus touristique (même si cela reste très modéré par rapport au sud du pays) que les autres villes de la Cordillère Blanche. Des femmes proposent aux touristes (péruviens et étrangers) de prendre la pose avec un lama. Plusieurs boutiques vendent des souvenirs. Enfin, de nombreux cafés et restaurants ne s’adressent pas, au vu des prix pratiqués, à une clientèle locale.

Nous visitons le petit musée archéologique, en laissant nos sacs à l’entrée. L’endroit est vraiment intéressant. Il présente des statues, stèles et céramiques des civilisations Recuay et Huari. Après cet intermède culturel et un déjeuner dans un restaurant proposant le classique menu (soupe, plat) nous allons prendre le bus en direction de La Union.


Informations pratiques

Minibus Carhuaz – Paltay : 2,5 soles
Taxi Paltay – Pashpa : 10 soles par personne
Refuge Ishinca. Coût de la nuit en demi-pension : 100 soles. Plus d’informations sur leur site internet : Refugios Andinos
Hostal Karhuash (Carhuaz) : chambre 60 soles (fête en ville, tarif en hausse)
Musée archéologique Huaraz : 5 soles


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