Au coeur de la forêt valdivienne. Une végétation luxuriante impressionnante.

Dans cet article, nous vous donnons toutes les informations pour explorer le merveilleux parc de Pumalin. Une immense réserve naturelle située au nord de la Patagonie chilienne. Elle abrite, au sein d’une végétation luxuriante, les derniers cyprès de Patagonie, également appelés “Alerces”, dont certains spécimens ont plusieurs milliers d’années. Des sentiers aménagés permettent ainsi de découvrir différents secteurs du parc.

Caleta Gonzalo et Parc Pumalin

Au réveil, le temps est couvert, il bruine. Ce qui n’est guère étonnant, le parc de Pumalin est en effet un des endroits les plus pluvieux au monde (plus de 6000 mm de précipitations par an).

Avant de partir l’explorer, nous découvrons la petite localité de Caleta Gonzalo, traversée durant la nuit. Son emplacement est d’ailleurs spectaculaire, au bord du fjord Renihue, surplombée par de hautes parois rocheuses et entourée par une végétation luxuriante, extrêmement dense.
Les seules commodités disponibles sont un centre d’accueil des visiteurs, un café et quelques « cabanas », des gîtes pour les touristes.

L’origine de la création de cet espace protégé est à mettre au crédit du couple fondateur de la marque de vêtements The North Face. Pendant des années, les Tompkins ont acquis des terres avant de les léguer à l’État chilien à la condition que ces 300 000 hectares deviennent un parc national protégé.

Localité de Caleta Gonzalo

Autant dire que, sur une si grande superficie, les paysages sont divers et variés. Sommets couverts de glaciers, plages de sable noir, forêts impénétrables, volcans en activité mais aussi cascades et fjords…

Bien que traversé par la route australe, le parc n’est pas facile d’accès, ce qui limite grandement sa fréquentation. En effet, l’atteindre (ou en partir) nécessite de prendre le ferry en provenance (ou à destination) d’Hornopiren.
Aujourd’hui, une infime partie de ce territoire (moins de 2% de la superficie totale) est accessible aux visiteurs, gratuitement, grâce à l’aménagement d’une douzaine de sentiers.

Nous souhaitions débuter par celui dit de « Cascada », une marche de deux heures et demie qui conduit à une magnifique cascade et offre en outre de jolis points de vue sur le fjord Renihue. Malheureusement, le sentier est fermé lors de notre passage car des travaux de restauration des ouvrages en bois (échelles, ponts…) sont en cours.

Nous suivons donc la route numéro 7 vers le sud, au coeur de la forêt valdivienne. Une zone tempérée humide caractérisée par des arbres à feuilles persistantes tels des mélèzes et une multitude de plantes ligneuses et de fougères.

La visibilité est extrêmement limitée. De fait, la piste se fraye avec difficulté un chemin au milieu de la nature. D’impressionnantes nalcas, des plantes vivaces aux feuilles géantes, s’épanouissent ainsi de toute part.

Sentier des Alerces

Des travaux d’entretien ont lieu lors de notre passage et la circulation est par conséquent interrompue à de multiples occasions. Nous mettons plus d’une heure et demi pour parcourir une dizaine de kilomètres et atteindre le point de départ du sentier suivant, celui des « Alerces ».

Une courte promenade, une quarantaine de minutes, permet de découvrir ces arbres endémiques, également appelés Cyprès de Patagonie, en voie de disparition.

Malgré une croissance extrêmement lente, un centimètre de diamètre chaque année, les plus hauts atteignent une cinquantaine de mètres et une circonférence incroyable. Il faut dire que certains spécimens sont âgés de plus de 3000 ans !


Informations pratiques parc Pumalin Douglas Tompkins, secteur Nord

La réserve naturelle est née de l’initiative du couple Tompkins, fondateurs de la marque The North Face. Ils ont, à compter de 1991 et pendant des années, acheté des terres dans la région avant d’en faire don, en 2014 au gouvernement chilien. Ce dernier a alors créé le parc national tel qu’on le connaît aujourd’hui.

Entrée : gratuit, contrairement à la majorité des parcs chiliens.
Parkings et accès aux sentiers également gratuits.

7 campings sont disséminés dans le parc. Pas d’eau chaude (douche à l’eau froide), ni d’électricité. 6000 pesos par personne (16000 pesos pour un emplacement familial).

Le parc abrite une forêt primaire humide qui s’étend des flancs de volcans encore en activité, tel que le Chaiten, jusqu’au bord de mer.
Végétation luxuriante, glaciers, innombrables cascades, volcans, plages de sable noir, sans oublier les fameux Alerces (ou Cyprès de Patagonie), les points d’intérêt ne manquent pas. 12 sentiers sont aménagés (8 dans le secteur Nord et 4 au Sud) afin de les découvrir.

Dans la partie Nord du parc, les sentiers permettent de pénétrer dans la forêt, d’admirer des cascades et d’observer les Alerces.
Parmi les randonnées incontournables :

Sentier Cascadas. 6 kilomètres. 2h30 aller-retour. 230 mètres de dénivelé.
Chemin au milieu de la forêt, qui conduit à une jolie cascade. Points de vue sur le fjord.
Accessible depuis Caleta Gonzalo.

Sentier Los Alerces. 40 minutes. 1 kilomètre.
Pour découvrir les Cyprès de Patagonie, dont un vieux de près de 3000 ans.
Parking situé à 12,5 kilomètres au sud de Caleta Gonzalo.

Sentier Cascadas Escondidas. 2 heures. 4,5 kilomètres. 250 mètres de dénivelé.
Chemin boueux au milieu d’une végétation luxuriante, vers trois chutes d’eau.
Accessible depuis le terrain de camping éponyme.

Sentier Volcan Chaiten. 4,5 kilomètres et 2h30 aller-retour. 620 mètres de dénivelé.
En montée continue vers les fumerolles du volcan actif Chaiten.
Parking situé à 34 kilomètres au sud de Caleta Gonzalo (ou à 24 kilomètres au nord de la petite ville de Chaiten).

Plus d’informations sur les sites des parcs nationaux chiliens : CONAF et de la route des parcs : Ruta de los Parques


Randonnée Cascadas Escondidas

Après le déjeuner, nous poursuivons la piste pendant deux ou trois minutes et arrivons au sentier des cascades cachées, « Cascadas Escondidas ». Une marche de deux heures nous attend alors (4,5 kilomètres).

Comme on pouvait s’y attendre, entre la petite pluie qui tombe et l’environnement humide, le chemin est boueux et glissant. En outre, il est nécessaire d’emprunter de nombreuses marches et escaliers, parfois raides, traverser des ponts et des rondins de bois qui compliquent la progression.

Immergés au coeur de la végétation, entourés de bruits d’eau qui coule tout autour, de croassements de grenouilles et de quelques cris d’oiseaux, nous avons adoré parcourir ce sentier dans une ambiance toute patagone. Les passerelles et escaliers, brinquebalants pour certains, en bois apportent également énormément de charme.

Après avoir découvert la première cascade, dont le pied est accessible via une échelle pentue, nous avançons, enveloppés par les arbres et plantes.

Des mousses colonisent les troncs tandis que des fougères exubérantes s’épanouissent. Les espèces s’entremêlent alors les unes aux autres, prennent appui sur leur voisine pour pousser plus haut. La végétation est dense, la vue ne porte donc jamais bien loin. Le sentier grimpe, vers une seconde chute, puis, plus haut, une troisième cascade qui dévale une paroi.

Plus tard, de retour au parking, nous reprenons la route, vers le sud. La piste se fraye un passage entre d’immenses fougères et une végétation toujours aussi luxuriante. La croissance incroyable de la flore ne semble guère étonnante compte-tenu de l’humidité permanente qui règne.

Au milieu de la poussière que le véhicule soulève, nous apercevons des volutes de vapeur s’élever d’une bassine naturelle remplie d’eau. En approchant, il n’y a plus de doute, l’eau est bien chaude. A la parfaite température pour une baignade sous les fougères.

Notons que cette source chaude est trop proche de la piste pour être parfaitement idyllique. Cependant, aucune voiture ne circule en ce milieu d’après-midi.


Itinéraire de Caleta Gonzalo à Chaiten

Une journée (plus une journée “perdue” suite à une crevaison). 56 kilomètres de piste. 1h30 de trajet.
Randonnées dans le parc Pumalin : sentiers “Los Alerces” et “Cascadas escondidas”.

Camping sauvage sur la plage de Santa Barbara. 12 kilomètres au nord-ouest de Chaiten (route numéro 7, puis W-823).
Gratuit. Magnifique vue. Endroit plutôt tranquille. Quelques tables pique-nique à disposition. Food-truck certains soirs en été. Pas de point d’eau. Toilettes vétustes.


Vers la plage de Santa Barbara

Puis, nous poursuivons le trajet. Alors que nous approchons de la limite du parc Pumalin, les nuages se morcellent, quelques éclaircies apparaissent.

Lorsque nous atteignons la plage de Santa Barbara, cette dernière est illuminée par un franc soleil. Nous n’allons pas plus loin, l’endroit constitue en effet un magnifique emplacement de camping sauvage.

Malheureusement, en manœuvrant pour garer notre van à côté d’une des tables pique-nique qui parsèment le rivage, c’est le drame.

Un gros clou vient se planter dans un pneu arrière. Ce dernier se dégonfle instantanément. Dans notre malheur nous avons de la chance, la localité de Chaiten, située à proximité, abrite probablement un atelier de réparation ou un garage automobile. Cependant, en ce samedi fin de journée, ils sont déjà fermés. Espérons qu’ils travaillent le dimanche…

Après avoir remplacé le pneu par la roue de secours, il est temps de profiter du soleil couchant sur la jolie plage. Pour conclure cette belle journée, si l’on excepte la crevaison, quelques dauphins viennent s’amuser dans les vagues au large de la plage.

Localité de Chaiten

Le lendemain, le programme de notre journée va dépendre de la possibilité (ou pas) de réparer le pneu. En effet, après Chaiten la route australe n’est pas asphaltée, une nouvelle crevaison est possible. Par conséquent, nous ne pouvons pas poursuivre le périple tant que notre roue de secours n’est pas en état de servir.

Parvenus à Chaiten, nous devons rapidement nous rendre à l’évidence, le village est complètement endormi en ce dimanche matin. Nous parvenons, auprès des rares passants, à récupérer les adresses de deux “vulcanizacion”, des ateliers de réparation de pneus, mais aucun n’est ouvert aujourd’hui. La chance ne nous sourit pas davantage du côté du garage automobile…

Nous sommes donc coincés jusqu’au lendemain dans les environs de Chaiten. Nous aurions pu découvrir le secteur Sud du parc Pumalin, mais l’accès, par une piste, nous en dissuade.

La journée se déroule ainsi tranquillement. Nous montons au mirador qui surplombe la petite ville. Cette dernière fut, en 2008, en grande partie rasée par les coulées de boue qui résultèrent de l’éruption du volcan voisin Chaiten. Même le cours du fleuve changea et coupe aujourd’hui la localité en deux parties distinctes.

Localité de Chaiten

Volcan Chaiten

Puis, nous suivons la route australe vers le nord, jusqu’au parking au pied du volcan. Un sentier, abrupt, conduit jusqu’à des fumerolles. Ces dernières crachent de la vapeur continuellement depuis la dernière éruption qui dura de mai 2008 à mai 2011.
Pour l’anecdote, le volcan, qui culminait à 962 mètres avant l’éruption, dépasse actuellement 1100 mètres d’altitude. On imagine sans peine la violence des projections de lave et de cendre.

Peu motivés à l’idée de marcher jusqu’à la caldeira du volcan, d’autant plus que le soleil tape, nous nous contentons d’un aller-retour jusqu’à un premier point de vue sur les fumerolles.

Camping sauvage sur la plage de Santa Barbara

Avant de rejoindre la plage de Santa Barbara pour une deuxième nuit. Différence notable avec la veille, nous avons le temps de profiter pleinement de l’endroit.

Qui s’avère être un petit paradis. Une longue bande de sable noir, bordée par une végétation luxuriante, s’étend vers une butte couverte de forêt. Les vagues viennent inlassablement lécher la plage, tandis qu’au loin, de l’autre côté du golfe de Corcovado, se devine la silhouette de l’île de Chiloé. Aucun son ne filtre en dehors du ressac marin et des cris des oiseaux.

Plus tard, dans la soirée, la plage s’anime. Fréquentée par des chiliens qui viennent boire une bière, faire un barbecue ou pêcher. Quand il ne s’agit pas des trois activités simultanément.
Lorsque le soleil se couche, le calme revient. La nuit se passe ensuite paisiblement, bercés par le va et vient des vagues.


Informations pratiques

Parc national Pumalin : gratuit. Assez peu fréquenté. Douze sentiers permettent de le découvrir.
Camping parc Pumalin : autorisé dans plusieurs endroits aménagés. Rudimentaire (pas d’eau chaude, ni d’électricité). 6000 pesos par personne ou 16000 pesos pour un emplacement privatif (familial).

Localité de Chaiten. Station-service. Plusieurs supérettes, magasins et primeur. Achalandage correct.
Atelier de réparation de pneus (“vulcanizacion”) : un dans la partie nord de la ville et un second dans la partie sud, situé “calle Sur” (en face de la “bodega municipal”).

Camping sauvage sur la plage de Santa Barbara. 12 kilomètres au nord-ouest de Chaiten (route numéro 7, puis W-823). Gratuit. Magnifique vue. Pas de point d’eau. Toilettes vétustes.


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