Les pépites volcaniques méconnues de l’Islande. Un cône vert et un cratère rouge.

Dans cet article, nous vous donnons toutes les informations pour découvrir deux endroits superbes et pourtant méconnus du centre de l’Islande. Le cône volcanique couvert de mousse verte du Maelifell et le cratère rouge de Raudibotn. L’itinéraire que nous décrivons est ainsi adapté aux véhicules tout-terrain de petit gabarit.

Nous émergeons de la tente au petit matin. Entre la température, froide, et les rafales de vent, le ressenti est glacial. L’assourdissante cascade de la rivière Blafjallakvisl est toujours là, le mont Oldufell également.
Majestueux décor des hautes terres islandaises où le vert éclatant de la mousse se marie avec le noir du sable qui nous entoure.

Vers le mont Maelifell

Le temps est plutôt ensoleillé, nous sommes à seulement une demi-heure de route du Maelifell, si nous retournions l’admirer ! Vous pouvez retrouver une première découverte de l’endroit dans l’article : Mont Maelifell

La piste serpente alors entre des roches volcaniques avant d’atteindre et de traverser le désert du Maelifellssandur. Une vaste étendue de cendre et de sable noirs bordée par le glacier Myrdalsjokull à l’Ouest.

Les eaux de fonte de ce dernier créent une multitude de petites rivières, à sec en ce début de journée, recouvrant parfois les alentours lorsque les températures augmentent.
Le cône couvert de mousse verte du mont Maelifell s’élève au milieu, éclairé par un timide rayon de soleil.

Nous sommes seuls dans ce cadre grandiose, véritable carte postale du centre de l’Islande. Il est, une fois de plus, étonnant, mais rassurant, de constater que malgré une fréquentation touristique multipliée par 6 en une dizaine d’années, des endroits magnifiques et accessibles restent préservés.

Ainsi, tout est calme, paisible. A l’exception du vent qui souffle avec violence lorsque nous sortons de la voiture. Quelques minutes dehors à prendre des photographies et nos doigts sont gelés. Profitons plutôt de ce décor depuis le confort de l’habitacle !


Informations pratiques accès mont Maelifell

Pour s’y rendre, l’itinéraire principal emprunte la piste F210, qui passe au pied du Maelifell. Problème, les deux accès, par l’Est et par l’Ouest sont impraticables avec un véhicule tout terrain de petit gabarit (Duster ou Jimny).
En effet, les gués à traverser (en particulier celui qui franchit la rivière Holmsa à l’est) et de grosses pierres à franchir (accès par l’ouest) nécessitent une voiture avec une garde au sol importante.

Cependant, il existe une troisième possibilité pour accéder au Maelifell. La piste F232 (non référencée sur Google maps, mais bien indiquée sur maps.me) rejoint la piste F210, peut avant d’atteindre le mont Maelifell, en évitant les difficultés de cette dernière, principalement le gué sur la Holmsa.

Pour emprunter la F232, suivre la route numéro 1 (depuis Vik) pendant 39 kilomètres, puis bifurquer, à gauche, sur la route 209 (cette dernière conduit à Hrifunes). Après 5 kilomètres (juste avant de franchir le pont sur la rivière Holmsa), la piste F232 part sur la gauche.

La piste F232 longe alors la rivière Leira. Après 30 kilomètres, le gué de Blafjallakvisl se dresse sur la route. En règle générale, le niveau d’eau ne pose pas de problème pour les véhicules tout terrain de petit gabarit. Le franchissement est cependant impressionnant, car le gué surplombe une cascade ! Evidemment le cadre est extraordinaire.

7 Kilomètres après le gué, la piste F232 rejoint la F210 (sur une portion sans aucune difficulté). Il reste alors 6 kilomètres, sur un désert de sable, pour atteindre le pied du cône volcanique.

Compter une heure et demie entre l’embranchement de la route numéro 1 et le mont Maelifell.


Le temps s’écoule lentement, le soleil passe peu à peu au-dessus des reliefs. Il illumine le cône volcanique, puis le glacier en arrière-plan. Quant à eux, les nuages vont et viennent, recouvrent le mont Maelifell, s’éloignent… Ce dernier se dérobe à notre regard, avant de reparaître de nouveau.

Il n’y a aucun bruit autre que celui du vent. Tout semble figé mais cependant en mouvement. Par conséquent, nous pourrions rester des heures à admirer ce paysage grandiose.

Mont Maelifell

Lorsque la couverture nuage se renforce, que les éclaircies se font plus rares, il est temps de reprendre la route. Afin de nous diriger vers le cratère de Raudibotn.

Un endroit encore peu connu mais qui ne devrait pas le rester longtemps. Le cratère, qui présente un magnifique contraste entre des parois rouges et la mousse verte qui en tapisse le fond, est situé à seulement quelques kilomètres.

Le problème est qu’il faut traverser la tumultueuse rivière Holmsa pour l’atteindre. Avec un véhicule tout terrain surélevé, nous aurions alors poursuivi la piste F210 et rejoint le cratère en un quart d’heure. Avec notre petit Duster, nous n’avons aucune chance de franchir les 60 à 70 centimètres d’eau du gué, d’autant que le courant est impressionnant.

Piste F210 vers le cratère de Raudibotn

Pour atteindre Raudibotn, nous devons contourner cette rivière et donc retourner vers la côte.
Nous quittons avec regret le mont Maelifell, empruntons la piste F232, puis retrouvons la route 209. Sur cette dernière, un pont permet de franchir sans difficulté la terrible rivière Holmsa. Enfin, nous nous engageons sur la 210, qui devient rapidement une piste, F210.

Entre-temps, le ciel se couvre intégralement. Le temps d’arriver à proximité du cratère de Raudibotn et il se met désormais à pleuvoir.

Le gué sur la rivière Holmsa, que nous avions aperçu depuis la rive opposée le matin même, se dresse sur la piste F210, quelques centaines de mètres devant. Pour notre part, nous bifurquons sur une courte piste qui part sur la droite. Lorsqu’il n’est pas possible d’aller plus loin, nous laissons le véhicule et débutons la marche vers Raudibotn.


Informations pratiques accès cratère de Raudibotn

S’aventurer dans le centre de l’Islande, dans la région dite des Hautes Terres, nécessite un véhicule tout-terrain.
Cependant, pour accéder au cratère de Raudibotn, une voiture 4*4 de petit gabarit (type Duster ou Jimny) est suffisante.

Cratère de Raudibotn

Depuis la côte Sud de l’île, emprunter, à mi-chemin entre Vik et Kirkjubaejarklaustur, la route 208 ou la route 209. Ces deux axes non asphaltés se rejoignent rapidement. Puis, 6 kilomètres plus loin, la route 210 bifurque sur la gauche (au niveau de la petite église de Grafarkirkja).

Cette dernière se transforme ensuite en piste F210. Après 25 kilomètres sans difficulté, elle rejoint la piste F233. Poursuivre sur la F210 vers l’ouest, pendant 1 kilomètre et demi.

Il faut alors tourner sur une piste non signalée qui part en direction du nord. Si vous atteignez le principal gué qui traverse la monstrueuse rivière Holmsa, c’est que vous êtes allés trop loin !

La piste non signalée franchit un bras de la rivière Holmsa et monte sur une colline pendant quelques centaines de mètres. La zone de stationnement se trouve au bout.

Ensuite, suivre les traces de quad dans un premier temps. La pente est raide. Après un kilomètre, le cratère rouge de Raudibotn commence à se dévoiler. Deux sentiers conduisent ainsi au coeur du cratère (pour celui de gauche) ou en haut des parois (celui de droite).


Des traces de quad indiquent globalement la direction à suivre. Nous gravissons une petite colline et le cratère de Raudibotn apparaît alors dans le brouillard et la bruine. Sur la gauche, nous apercevons la rivière Holmsa qui se fraye un chemin au milieu d’un désert de sable noir.

Dire que trois heures auparavant nous étions à seulement quelques kilomètres, sur l’autre rive, sous le soleil.

Cratère de Raudibotn

Un sentier permet de longer les crêtes du volcan.
D’en haut, nous découvrons l’intérieur de la dépression volcanique. Un petit lac en occupe le fond, bordé par des étendues de mousse d’une couleur verte éclatante, surnaturelle.
Au-dessus, les parois s’élèvent, rouges.

Deux moutons téméraires broutent en contrebas, tranquillement, comme si la pente n’existait pas. L’eau du lac dans le cratère, probablement alimentée par une source souterraine, s’écoule dans une rivière qui naît dans le long et étroit lac de Holmsarlon que nous apercevons à l’arrière-plan.

Un timide rayon de soleil vient illuminer le fond du cratère. La mousse resplendit d’autant plus. Nous redescendons, puis entrons dans le volcan. Les moutons ont alors disparu.

L’heure tourne, il est donc temps de retourner à la voiture et de rejoindre la côte. L’itinéraire emprunté est le même qu’à l’aller. Nous quittons ainsi définitivement les hautes terres islandaises. A l’exception de la région de Vedivotn, nous avons exploré tous les endroits de l’intérieur de l’île que nous avions ciblé.

Retour à la civilisation sur la route numéro 1. Une cinquantaine de kilomètres plus tard, nous arrivons à Vik où nous passons la nuit dans le camping de la localité.

Trajet vers Reykjavik

Le lendemain, il pleut. Beaucoup. Mais cela n’est pas très important, nous rentrons vers Reykjavik.
Après avoir suivi la route 1 jusqu’à Hella, nous effectuons un détour par la route 26, vers la cascade de Haifoss. Mentionnons que la chaussée, non asphaltée, pour l’atteindre est dans un état catastrophique. Profondes ornières et nids de poule s’enchaînent.

La “haute cascade”, traduction de Haifoss, porte cependant parfaitement son nom. Parmi les plus importantes chutes d’eau d’Islande, elle se jette de 120 mètres de hauteur. Les flots, blanchâtres, contrastent, une fois de plus, avec la couleur noire de la falaise. Malheureusement, la pluie et le vent qui s’abattent sur nous empêchent de profiter de ce décor grandiose.

Nous reprenons ensuite la route et arrivons dans la capitale islandaise dans l’après-midi. Sans tarder, direction une des nombreuses piscines de Reykjavik, celle d’Arbaejarlaug, pour y passer les prochaines heures.
Peu importe le temps, se baigner en extérieur est finalement un vrai bonheur. En ce samedi, les habitants du quartier sont nombreux à profiter des bassins chauffés à différentes températures, des couloirs de nage, des jacuzzis et bains bouillonnants et du toboggan.

Après un dîner pris dans un restaurant de Hafnarfjordur, nous partons ensuite à la recherche d’un endroit où passer la nuit. Notre vol vers la France est prévu le lendemain au petit matin. Nous n’avons pas envie d’aller dans un camping pour quelques heures, ni de ranger la tente en pleine nuit.

Dernière nuit en Islande

Nous espérons donc trouver un coin tranquille où nous pourrons dormir dans la voiture. Mentionnons toutefois que le camping sauvage est interdit en Islande depuis 2014.
Une fois rabattus, les sièges arrière du Duster forment une surface plane qui s’étend jusqu’au coffre. L’espace est suffisant pour y dormir, à condition de ne pas mesurer 2 mètres.

En approchant de la péninsule de Reykjanes, une incroyable surprise nous attend. Le volcan Fagradalsfjall qui alterne phases éruptives et de sommeil ces derniers mois est en pleine activité ! La lave qui s’en échappe se réverbère dans le panache de cendre et de fumée qui jaillit du volcan, lui donnant par conséquent une incroyable couleur orangée.

Nous suivons la route 43 qui mène au Blue Lagoon, puis birfurquons après quelques centaines de mètres, vers les étangs de Seltjorn. Il fait nuit noire, l’endroit sera parfait pour y passer une courte nuit. Cerise sur le gâteau, à travers la vitre du coffre, nous bénéficions d’une magnifique vue sur l’éruption qui se déroule à bonne distance.

Au petit matin, c’est l’heure de rejoindre l’aéroport. Nos aventures islandaises s’achèvent ici. En conclusion, les trois semaines passées sur l’île nous ont offert de fantastiques paysages.

Cela dit, nous avons été horrifiés par la fréquentation touristique des « spots » les plus connus. Les cascades et lagunes glaciaires de la côte sud, le cercle d’or que nous avons traversé sans nous arrêter, Godafoss dans le nord, la source chaude (totalement inconnue deux ou trois ans auparavant) de Fosslaug, le camping de Thakgil, le Landmannalaugar en journée…

A nos yeux, cette affluence ôte une partie du plaisir de découvrir ces sites naturels. D’autant plus qu’un séjour en Islande est onéreux et que la météo peut être catastrophique, même en été.

En revanche, en sortant des sentiers battus, il est heureusement encore possible de se retrouver absolument seuls dans des paysages incroyables.

Pour nous, cela fut le cas à Langisjor et sur le Sveinstindur, au Maelifell, à Raudibotn, au Laki, à l’Askja au petit matin, ou encore à la cascade Aldeyjarfoss…

De la même manière, de nombreuses régions restent très peu fréquentées, les fjords de l’Est et ceux de l’Ouest, le nord dès que l’on quitte la route numéro 1, les péninsules de Vatnsnes et de Trollskagi, le nord-est…


Informations pratiques

Pour atteindre le Maelifell, 2 heures de trajet depuis la route numéro 1, dont 1h30 sur la piste F232. Piste sans difficulté majeure et agréable à conduire. Attention au gué (et au rocher dans la courbe) sur la rivière Blafjallakvisl. Paysages magnifiques.
Pour rejoindre le cratère de Raudibotn : depuis la route numéro 1, suivre la route 208 (ou 209), puis route 210 et piste F210.
Camping de Vik : 3500 ISK pour deux personnes, tente et véhicule. 300 ISK par personne pour la douche
Piscine Arbaejarlaug (Reykjavik) : 900 ISK par personne. Bassins chauffés à différentes températures, couloirs de nage, jacuzzis, bains bouillonnants et toboggan.
Restaurant Rif (Hafnarfjordur) : 2 burgers, bière et cidre, 7800 ISK


Retrouvez l’article précédent : Thakgil, extraordinaire randonnée

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