Lac Singrenacocha, une somptueuse couleur turquoise. Marche au milieu de nulle part.

Dans cet article, nous vous proposons un itinéraire hors des sentiers battus afin de prolonger le trek de l’Ausangate. Nous marchons, au milieu de la pampa, en direction du splendide lac turquoise de Singrenacocha. Puis, nous rejoignons le village de Tinki, point d’arrivée de cette semaine de randonnée.

Vers la laguna Singrenacocha

5h30, réveil. Surprise, Basilo est toujours présent. Finalement, il nous accompagne jusqu’au déjeuner. Puis il effectuera, à vive allure, le trajet jusqu’à Tinki afin de retrouver le groupe qu’il doit guider pour un nouveau trek autour de l’Ausangate lors des prochains jours. Nous partons au petit matin, le soleil commence à illuminer les sommets enneigés.

Départ au petit matin

Nous traversons le village encore endormi et, sans tarder, grimpons dans la montagne, hors des sentiers battus. En nous élevant, le panorama se dévoile progressivement. La vue porte jusqu’au Salkantay, à 150 kilomètres de distance. Nous marchons droit devant nous sur une colline pelée. Aucune végétation ne vient entraver notre marche. Nous atteignons ensuite un col puis redescendons de l’autre côté.

Avant d’arriver au fond d’une vallée parsemée de quelques habitations et cercles de pierre où les éleveurs rassemblent leurs bêtes. Des alpagas broutent l’herbe au bord d’une rivière. Nous poursuivons alors dans une vallée plus étroite qui s’élève doucement. Trois heures après le départ nous arrivons en vue de la tente mess, déjà montée par Luis et Basilo. Nous déjeunons, il est 10h30 !

Cette fois, les adieux avec Basilo sont définitifs. Nous le regardons s’éloigner avec ses deux mules. Puis, nous repartons. Il reste 3 heures de marche avant de rejoindre le lieu de campement du soir.
Nous longeons la laguna Armaccocha, formée par la fonte du glacier accroché à la montagne qui s’élève au second plan. Ensuite, poursuivons au-dessus du lac, avant d’atteindre un plateau.

Soudainement, le vent nous frappe de plein fouet. Alors que, jusqu’à présent, nous étions protégés par le relief, la vaste étendue plane devant nous est balayée par de violentes rafales. Si bien que nous progressons avec difficulté. Pour une fois, nous marchons en compagnie du muletier et de ses mules. En effet, il est bien moins rapide que Basilo.

Plus tard, notre guide nous fait signe de regarder vers la droite. Une vigogne est présente à bonne distance.
Nous poursuivons et arrivons devant une profonde dépression. En contrebas, un lac révèle d’extraordinaires eaux bleu turquoise.

Lac Singrenacocha

Il s’agit de la laguna Singrenacocha, repérée sur Google maps. La descente s’effectue en zigzaguant sur un sentier étroit et pentu. En outre, le sol, sablonneux, est glissant.

Nous prenons notre temps, il serait fâcheux de se faire mal, nous sommes à plusieurs heures de marche du premier village ! Cependant, les mules ne sont pas du même avis et dégringolent la pente à toute allure, chacune de son côté. Luis et Herbert sont obligés de leur courir après, nous les retrouverons par la suite, sur le lieu de bivouac.

Lac turquoise Singrenacocha

Nous atteignons enfin la rive. Le lac, qui s’étend tout en longueur, se dévoile dans son intégralité. Sur la droite, des montagnes sans végétation s’élèvent, abruptes. Leurs sommets sont couverts de modestes glaciers dont l’issue funeste ne fait malheureusement aucun doute. Le lac est alimenté par leur inexorable fonte.
A gauche, le relief est plus doux, des collines encadrent le lac. Devant, une ferme semble inhabitée.


Itinéraire trek de l’Ausangate, quatrième partie

Variante vers le lac Singrenaocha.

5ème journée : Pacchanta – lac Singrenacocha. 6 heures de marche. Itinéraire non balisé. Guide obligatoire.
6ème journée : lac Singrenacocha – route interocéanique sud puis Tinki. 3 heures de marche.


Nous longeons la rive sur une courte distance. Nos guides ont déchargé les mules et essayent d’installer la tente mess en bordure du lac. Nous les aidons et allons chercher des pierres à proximité – heureusement cela ne manque pas – pour maintenir la toile.

Cependant, nous devons rapidement nous rendre à l’évidence. Le cadre est idyllique mais le vent souffle avec violence depuis la rive opposée. Nous n’arriverons jamais à monter la tente. Nous explorons alors les alentours à la recherche d’un endroit protégé et découvrons un enclos de pierre. Haut d’un mètre cinquante et bâti pour rassembler les animaux, il fera parfaitement l’affaire !

Le campement est enfin installé, coupé du vent. Il est temps de se balader dans les environs, pour profiter du paysage et prendre des photos. Petit à petit le Soleil décline et passe derrière les montagnes. Le lac, plongé dans l’ombre, perd sa couleur turquoise. Le vent s’est maintenant calmé.

Lorsque les plus hauts sommets sont à leur tour plongés dans l’obscurité, c’est l’heure de dîner. Puis de se coucher. Nous savourons pleinement ces derniers moments du trek dans la cordillère de Vilcanota.

Le lendemain matin, nous attaquons notre dernière (demi) journée de trek. Au programme, 3 heures de marche sur un terrain plat et facile. Quand nous sortons la tête de la tente, le lac est couvert par la brume. L’ambiance est assez irréelle. Tout est calme, aucun bruit ne vient troubler le silence.

Le Soleil se lève, dissipe le brouillard et illumine le lac. Ce dernier prend à nouveau une couleur extraordinaire.

Le petit déjeuner est frugal. La bonbonne de gaz est vide ! Heureusement notre cuisinier a eu le temps de faire chauffer de l’eau et cuire une omelette.

Dernières heures du trek de l’Ausangate

Quelques instants après notre départ, un troupeau de vaches et taureaux sauvages nous coupe le chemin. Nous patientons à bonne distance, en attendant qu’ils s’éloignent. Puis, nous longeons le lac dans son intégralité.

De longues minutes de marche au milieu des rochers et des touffes d’ichu, au bord des eaux turquoise. Au bout du lac, nous l’admirons une dernière fois, avant de poursuivre notre chemin en suivant les méandres du torrent qui s’en écoule.

Sur les rives du lac Singrenacocha

Arrivés à un petit hameau, quelques maisons occupées par des éleveurs de lamas, nous devrions trouver un pont afin de traverser le cours d’eau. Nous suivons les rives de ce dernier sur plusieurs centaines de mètres. Cependant, aucune passerelle ne permet de traverser. Il nous faut malgré tout passer de l’autre côté…

Nous revenons sur nos pas. En aval, le torrent devient impétueux, le flot est impressionnant. En amont, l’eau est plus calme mais s’étend sur une grande largeur. Pas le choix, nous enlevons nos chaussures et entamons la traversée.

Instantanément, nos pieds sont glacés par cette eau dont la température est à peine positive. Les cailloux au fond agressent la plante de nos pieds. Malgré tout, nous parvenons de l’autre côté. Nous apprendrons par la suite que le pont a été emporté par d’importantes crues, quelques mois auparavant.

Fin du trek de l’Ausangate

Encore quelques efforts et nous rejoignons la voie Interocéanique, qui mène vers Tinki puis Cuzco d’un côté et vers l’Amazonie dans l’autre direction. Alejandro nous attend avec sa voiture. Nous quittons le muletier, qui rentre à pied avec ses bêtes.

Quelques kilomètres de route et nous atteignons Tinki, une semaine après avoir quitté la petite ville. Les adieux sont définitifs avec Alejandro et Herbert. Nous sommes exténués mais heureux d’avoir accompli ce magnifique trek autour de l’Ausangate. Le retour sur Terre s’annonce difficile ! Nous achetons le déjeuner auprès d’un des stands de la place principale avant de monter dans le premier bus qui se dirige vers Cuzco.

Retour à Tinki

Informations pratiques

Bus Tinki – Cuzco : 10 soles par personne


Retrouvez l’article précédent : Trek de l’Ausangate, 3ème partie

Retrouvez l’article suivant : La Vallée Sacrée

Write A Comment