Le plus beau parc national de Patagonie. Des paysages splendides.

Dans cet article, nous vous donnons toutes les informations pour explorer le parc national Torres del Paine. Incontournable de tout voyage en Patagonie, le parc, qui s’étend au pied d’emblématiques tours et pics granitiques, offre certains des plus beaux paysages d’Amérique du sud. Au programme, lacs turquoise, pampas dorées, glaciers étincelants, sommets acérés. Sans oublier de nombreux guanacos et, pour les plus chanceux, la possibilité d’apercevoir des pumas.

Vers la frontière chilienne

Au réveil, pour la première fois du voyage, il n’y a pas un souffle de vent. Le ciel bleu est à peine parsemé de quelques nuages. Cela ne devrait cependant pas durer. Les prévisions météorologiques des prochains jours au parc de Torres del Paine, situé au Chili, vers lequel nous nous dirigeons sont en effet maussades, déprimantes.

Parc Torres del Paine

De La Esperanza où nous venons de passer la nuit au poste frontière de Paso Rio Don Guillermo, 130 kilomètres au milieu d’étendues désertiques nous attendent.

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Les immensités clôturées des estancias bordent la route de part et d’autre. Des moutons, quelques chevaux pâturent les rares touffes d’herbe grillée qui survivent dans ce territoire au climat hostile la majeure partie de l’année.
Étonnamment, de nombreux nandous sauvages cohabitent avec ces animaux d’élevage. Contrairement aux guanacos, qui ont disparu du paysage.

Au croisement de Tapi Aike, nous profitons de la dernière station-service avant le Chili pour faire le plein. L’essence est un peu plus chère qu’ailleurs dans la région, mais environ trois fois moins que dans le pays voisin !
La route 40, asphaltée, cède alors sa place à une piste de graviers lorsque nous bifurquons sur la RP7 puis la RPL vers la frontière. Notons que la sortie du territoire argentin se déroule sans problème.

A peine franchissons nous la frontière chilienne que la route redevient asphaltée, en parfait état. Cela nous fait sourire après avoir passé deux semaines dans le pays, sur la route australe, en grande partie une simple piste. Faire bonne figure, chercher à se démarquer du voisin argentin semble être une priorité.

Les formalités d’entrée au Chili, tampons sur le passeport et les papiers du van, sont rapides. L’inspection du véhicule prend plus de temps. De fait, les douaniers vérifient que nous ne transportons pas de fruits et légumes, ni de produits frais non pasteurisés. A l’inverse, le sachet de parmesan et la charcuterie sous vide ne semblent pas poser problème.

Heureusement, car en nous dirigeant vers le parc national Torres del Paine depuis la frontière argentine nous ne croisons ni ville ou village, ni magasin. Les deux ou trois prochains jours, avant de rejoindre Puerto Natales ensuite, nous cuisinerons ainsi les seules provisions que nous sommes autorisés à faire entrer dans le pays.

La route traverse ensuite de superbes paysages, magnifiés par une lumière changeante. De vastes étendues dorées parsemées de buissons sombres s’étendent jusqu’au pied de montagnes noires sur lesquelles subsistent des plaques de neige et des glaciers.

Il s’agit du massif de Torres del Paine qui, bien que recouvert par les nuages, commence à se dévoiler dans le lointain. Quelques guanacos, les premiers de la journée, gambadent, guère dérangés par les violentes rafales de vent.

Nous déjeunons à l’extrémité du lac Sarmiento, d’un joli bleu profond, avant de poursuivre vers la laguna Amarga à la teinte verte surréaliste. D’ailleurs, sa couleur qui oscille entre le jade et l’émeraude et le décor alentour nous rappelle les somptueux paysages du Sud Lipez en Bolivie. Seule différence, ici, les guanacos ont pris la place de leurs cousins septentrionaux, lamas et alpagas.

Parc national Torres del Paine

Nous ne sommes pas encore entrés dans le parc Torres del Paine que nous sommes déjà totalement séduits. D’autant plus que les conditions climatiques, qui devraient se dégrader le lendemain, sont, pour le moment, plutôt agréables.

Nos QR codes à la main, nous passons le poste de la laguna Amarga, un des trois accès possibles. Heureusement que nous avons toutes les informations nécessaires, le ranger qui nous renseigne n’est certainement pas d’une grande aide…


Informations pratiques parc Torres del Paine

Le parc national Torres del Paine est ouvert toute l’année. Notons la fermeture de certains sentiers durant la période hivernale.
Il est obligatoire de réserver les entrées au minimum 24 heures à l’avance sur le site officiel : aspticket

Tarifs :
35 USD jusqu’à 3 jours. Il est alors possible de sortir du parc et d’y revenir pendant les 3 jours. Cela permet ainsi de retourner dormir à Puerto Natales (100 kilomètres et 1h30 de trajet tout de même) ou de trouver un hébergement (bien moins cher) à l’extérieur du parc. Il faut alors faire scanner son billet à chaque entrée dans le parc.
49 USD au-delà de 3 jours dans le parc.

Le parc Torres del Paine est célèbre pour les formations granitiques emblématiques du massif, les Torres del Paine et les Cuernos. En un mot, il s’agit d’un incontournable de tout voyage en Patagonie !

La randonnée la plus connue (et fréquentée) est celle du trek W. D’une durée de 4 à 5 jours, elle permet d’accéder à de superbes points de vue sur les lacs, montagnes, vallées et glaciers qui composent le parc.
Il n’est cependant pas obligatoire de s’engager dans ce trek exigeant pour découvrir le parc.

En effet, les paysages sublimes ne manquent pas le long des pistes qui traversent Torres del Paine. En outre, quelques courtes randonnées permettent d’accéder à des miradors tels que ceux de “Condor” ou “de los Cuernos”.

Plus d’informations, sur les randonnées possibles, ainsi qu’une mise à jour régulière des pistes et chemins ouverts sur le site du parc national : Torres del Paine


Le long de la rivière Paine, sur les rives du lac Pehoe

Pour ces premières heures dans le parc, nous suivons les pistes Y-156, puis Y-150. Bien que les cornes (« Cuernos »), qui ont rendu l’endroit célèbre, soient prises dans les nuages, le paysage est grandiose.

La rivière Paine serpente en contrebas, au fond d’une vallée verdoyante surplombée par d’impressionnantes montagnes noires couvertes de glaciers. Les collines aux alentours sont le plus souvent désertiques, parsemées de végétation rase le reste du temps. Des lacs, bleu profond, turquoise, verdâtre, bleu ciel ou plus simplement gris se succèdent les uns aux autres.

Plus tard, des arbres morts, à l’écorce blanche, caractéristiques du sud de la Patagonie, s’étendent de part et d’autre de la piste.

Nous dépassons le lac Nordenskjold, puis atteignons ensuite la laguna Pehoe, le joyau du parc. Ses eaux turquoise, agitées de vaguelettes à la crête écumeuse, scintillent lorsque les rayons de soleil transpercent la couverture nuageuse. Cette dernière se densifie toutefois au fur et à mesure de l’après-midi.

Plusieurs points de vue s’égrènent le long de la route. Les guanacos sont pour le moment absents, invisibles et le resteront jusqu’au lendemain.

Enfin, nous arrivons aux passerelles de l’hôtel Explora, situé à l’extrémité sud du lac. Elles offrent un magnifique point de vue sur ce dernier et, dans son prolongement, les tours de Paine. Des montagnes granitiques, grises, dont la couleur noire du sommet, liée à l’argile qui les coiffe, contrastent superbement avec leur base.

Randonnée vers le mirador Condor

En revenant sur nos pas, nous garons le van à proximité de l’hôtel Pehoe, bâti sur un îlot accessible par un ponton de bois, et partons marcher vers le mirador Condor.

Le sentier grimpe tranquillement sur les collines qui bordent le lac Pehoe, passe au milieu de forêts d’arbres morts, pour atteindre le point de vue en une petite demi-heure. Le vent, sensible jusqu’à présent, souffle dorénavant avec violence au sommet.
Se tenir debout est compliqué, prendre une photographie en étant stable encore plus.

La vue, qui porte du lac turquoise aux Torres del Paine, est somptueuse. Une timide et fugace éclaircie nous laisse imaginer le panorama sous beau temps. Mais, pour une fois dans ce voyage, la chance n’est pas de notre côté et le ciel se recouvre aussitôt.

Nous ne nous attardons pas et redescendons. Avant de nous diriger vers l’endroit où nous passerons la nuit, le parking Pudeto. Ce n’est certes pas le lieu le plus glamour mais les choix sont limités dans l’enceinte du parc. Située à l’extrémité nord du lac Pehoe, la zone de stationnement côtoie une cafétéria et un embarcadère.


Informations pratiques pour passer la nuit en van

A l’intérieur du parc Torres del Paine, les vans et camping-cars peuvent stationner pour la nuit uniquement sur les parkings à proximité de toilettes (ouvertes 24/24).
Il y a ainsi cinq endroits autorisés dans le parc : les entrées Laguna Amarga et Sarmiento, les parkings Pudeto et Pingo et à côté des bâtiments de l’administration du parc.

Le stationnement est gratuit. Il est possible de rester plusieurs nuits au même endroit. De l’eau (froide) est à disposition dans les toilettes.

Notons que le parking Pudeto offre le plus bel environnement. L’endroit est très fréquenté en journée, mais s’avère calme la nuit. Attention au vent, souvent violent, néanmoins.


Dans la journée, de nombreux bus viennent déposer les touristes et randonneurs qui embarquent ensuite à bord d’un bateau qui traverse le lac.
Avant l’arrivée des premiers visiteurs, vers 9h et après le départ du dernier bus, 19h, la tranquillité s’installe et la nuit pourrait être paisible… S’il le vent ne soufflait pas avec force.

Les rafales arrivent de face, depuis le lac et frappent notre van avec une violence inouïe. A l’intérieur de l’habitable, ballotté par les éléments, trouver le sommeil est alors compliqué.

Le lendemain, le réveil est difficile, après une nuit agitée, secoués par le vent. Qui s’est miraculeusement calmé au petit matin. La pluie annoncée est par contre bien présente. Par conséquent, cette journée s’annonce tranquille.

Cascade de Salto Grande

Dans la matinée, les précipitations se calment, puis le ciel s’éclaircit au-dessus du parc de Torres del Paine. Nous en profitons pour randonner vers le Salto Grande, à proximité de Pudeto où nous avons dormi.
Quelques centaines de mètres de marche nous mènent en surplomb de la jolie cascade. Les eaux de la rivière Paine, par laquelle le lac Nordenskjold se déverse dans un second lac, Pehoe, dévalent avec fracas avant de poursuivre leur course dans un petit canyon.

Le cadre aux alentours est grandiose. Montagnes noires enneigées, lac turquoise, arbres morts dont le squelette blanchâtre contraste avec la végétation, dont la couleur oscille entre le jaune de l’herbe et le vert de courts arbustes et plantes. Et, en toile de fond, les fameux pics appelés Cuernos.

Le massif d’origine volcanique s’est formé en plusieurs étapes, poussé par des remontées de magma. Les roches les plus anciennes, 130 millions d’années, se trouvent au sommet et ont la teinte sombre caractéristique des argiles noires. En dessous, du granite gris, vieux de 12 millions d’années, compose la majeure partie des Cornes. La principale, 2600 mètres d’altitude, s’élève sur la gauche. Celles dites Nord et Est apparaissent sur la droite.

Après la cascade, le sentier conduit, 2 kilomètres et demi plus loin, à un point de vue de toute beauté. La pluie est légère, les montagnes sont plutôt dégagées, nous décidons donc de poursuivre.

Alors que nous longeons les rives du lac Nordenskjold, l’accalmie se révèle être de courte durée. Le paysage disparaît peu à peu dans la brume, les nuages recouvrent les montagnes alentour et les précipitations redoublent d’intensité. Sans être parvenus au mirador, nous prenons la décision de faire demi-tour. Nous reviendrons le lendemain.


Informations pratiques Mirador de los Cuernos

Depuis le parking du Salto Grande, 6 kilomètres aller-retour et 100 mètres de dénivelé.

Environ 1h30 de marche, avec un vent modéré. Compter 2 heures lorsqu’il souffle avec violence et entrave la progression.
Un beau point du vue, sur les Cornes au-delà du lac Nordenskjold, pour un effort très modéré.

En chemin, la cascade de Salto Grande, environ 1 kilomètre aller-retour, vaut le détour, même pour ceux qui ne poursuivent pas vers le mirador.


De retour à la voiture, nous nous dirigeons vers la piste Y-150 qui, plus loin, longe les rives du lac Sarmiento. Malheureusement, elle est interdite à la circulation quelques kilomètres plus loin, des travaux sont alors en cours. C’est dommage. Il s’agit en effet, en particulier dans le triangle formé avec la Y-156, d’une des meilleures zones pour l’observation des pumas.

Cascade de la rivière Paine

Nous rejoignons finalement l’entrée Amarga et bifurquons vers la cascade de la rivière Paine, distante de 5 kilomètres.
L’eau dévale avec furie un ressaut rocheux avec en toile de fond les tours sombres. En une courte distance, la pluie a cédé la place à de belles éclaircies. Sur le chemin du retour, deux guanacos peu craintifs prennent la pose. L’un au milieu des touffes d’herbe, l’autre, plus glouton, en train de mâchouiller des plantes qui lui pendent au coin du museau.

En revenant vers le lac Nordenskjold, nous constatons que, dans cette partie du parc, le temps n’a globalement pas varié depuis le début de matinée. Les nuages et la brume recouvrent toujours les reliefs, qui disparaissent totalement. Tandis que la pluie continue de tomber. Quant au vent, il semble même s’être renforcé par rapport à la nuit précédente.

Nuit de tempête

Nous passons une après-midi tranquille, à défaut d’être paisible, sur le parking de Pudeto.
Le soir venu, les cars de touristes sont repartis, il ne reste que notre van, soumis aux intenses bourrasques de vent qui viennent de face et de côté.
Le véhicule bouge fortement, bien plus que la veille. Dans ces conditions, nous savons que nous ne dormirons pas de la nuit. En outre, il pourrait encore se renforcer dans les prochaines heures.

Les gardes-parcs, nonchalants, que nous sollicitons ne sont cependant pas d’une grande aide. La luminosité décline rapidement, nous quittons finalement la zone de stationnement de Pudeto et décidons de nous arrêter à n’importe quel endroit protégé du vent, bien que cela soit normalement interdit.

Le parking de l’hôtel Pehoe s’avère être un refuge parfait. La petite île, située à proximité, sur laquelle est bâti l’établissement, nous coupe en partie des rafales. Nous arrivons tard, partirons tôt le lendemain, de cette manière nous ne gênerons personne. La nuit tant redoutée s’avère finalement relativement paisible.

Le lendemain, au réveil, le temps est mi-figue mi-raisin. Quelques timides éclaircies illuminent toutefois le lac Pehoe, secoué de multiples vagues, dont l’extraordinaire couleur turquoise se révèle par intermittence. Mais, les montagnes alentour, en particulier les cornes de Paine, sous les nuages, se dissimulent à notre regard.
Des gouttes de pluie tombent avec parcimonie. Dès que nous quittons la protection de l’îlot, nous comprenons que le vent n’a pas faibli durant la nuit.

Mirador Condor, 2ème tentative

Malgré tout, optimistes, nous souhaitons tenter notre chance au mirador Condor une deuxième fois. Le premier aperçu nous a en effet laissé entrevoir un panorama somptueux, que nous rêvons de découvrir avec une meilleure luminosité.


Informations pratiques mirador Condor

Le mirador Condor offre peut être la plus belle vue du parc Torres del Paine, pour un effort très modéré. 1,2 kilomètres et 200 mètres de dénivelé positif (30 minutes aller) pour atteindre une éminence qui surplombe le lac Pehoe.

Deux sentiers permettent d’y accéder (même distance, même difficulté), à partir de deux zones de stationnement.
Le premier part à côté du camping du lac Pehoe, au sud du mirador. Il est probablement plus protégé du vent.
Le second part à proximité (200 mètres) de l’hôtel Pehoe. Il offre de plus belles vues sur les Torres del Paine durant la marche. Les deux chemins se rejoignent ensuite au sommet.


Les rafales qui nous assaillent glacent une atmosphère déjà bien fraîche. La demi-heure de marche, en montée, jusqu’au sommet ne suffit pas à nous réchauffer. Une fois en haut, le vent nous frappe avec force. Se tenir debout est alors difficile. Nous prenons ainsi garde à nous tenir à distance du bord du promontoire rocheux.

En levant les yeux, nous comprenons cependant que, malgré ces conditions climatiques, les bourrasques qui nous assaillent, les nuits compliquées, nous ne pourrions pas être plus heureux.
Le paysage qui s’offre à nous est, en effet, extraordinairement beau, majestueux, presque irréel.

En contrebas, l’îlot de Pehoe, relié à la terre ferme par une passerelle en bois, semble flotter sur un gigantesque lac à la couleur turquoise, tacheté d’écume blanche. Ce dernier s’étend, loin à l’horizon, jusqu’à de petites collines jaunâtres couvertes d’une végétation si rase qu’elles paraissent dénudées, pelées.

Au-delà, le massif de Torres del Paine, sombre, s’élève vers des nuages en perpétuel mouvement. A gauche des montagnes accueillant sur leurs flancs des glaciers suspendus, à droite les fameuses Cornes, granitiques, grises, saupoudrées d’une pointe noire. Au centre, la vallée dite « du français ».

Le panorama est immuable et, en même temps, évolue en permanence, à une vitesse incroyable. Le lac se trouve d’abord plongé dans la pénombre, retrouve ensuite la lumière. Les sommets disparaissent sous la brume, se dévoilent à nouveau. La glace et la neige sont cachées au regard, puis étincellent au soleil l’instant suivant. Le ciel lui même passe du noir au bleu en quelques secondes.

Seul le vent ne montre aucun changement. Il dévale des Andes, accélère entre d’étroites vallées et s’abat sur nous, nous incitant à redescendre. Fatigués d’avoir lutté, vainement, contre tant de puissance, les jambes flageolantes, nous retrouvons le véhicule.

D’en bas, la vue est pas mal non plus. D’autant que les éclaircies ont pris le dessus et que les montagnes sont maintenant dégagées.

Nous décidons alors de retourner vers le mirador de los Cuernos en espérant que nous puissions arriver jusqu’au point de vue cette fois.

Randonnée vers le mirador de Los Cuernos

Dès que nous sortons du van, le vent qui, protégé dans l’habitacle donnait l’impression de s’être calmé, se rappelle une nouvelle fois à notre souvenir. Des rafales à 70 kilomètres par heure sont signalées sur le panneau d’information à l’entrée du chemin, la vitesse maximale avant que l’accès ne soit fermé.

D’ailleurs deux gardes-parcs sont présents pour surveiller les conditions. Les 6 kilomètres aller-retour, sans dénivelé ou presque, nous prennent près de deux heures. En luttant contre le vent, la progression est nettement ralentie et le sentier n’offre absolument aucun abri, aucun moment de répit.

Le paysage, traversé la veille sous la pluie, est sans surprise magnifique.

La cascade de Salto Grande. Les eaux turquoise du lac Nordenskjold, qui forment plusieurs baies parsemées d’îlots. Les carcasses d’arbres morts, blanches, qui contrastent avec la végétation d’herbe jaune et de courts arbustes verts qui les entourent.

Enfin, les Cuernos del Paine, légèrement à contre-jour en cette fin de matinée, très proches, parfaitement visibles. A l’extrémité du sentier, elles s’élèvent juste de l’autre côté du lac, à quelques centaines de mètres de distance, nous surplombant majestueusement.

De retour à la voiture, il est temps de quitter le parc et de nous diriger vers la ville de Puerto Natales. Deux itinéraires sont possibles. Soit en suivant la piste Y-150 vers l’est pour rejoindre la route, asphaltée, 9N. Soit en suivant la Y-150 vers le sud, puis la Y-290 et de retrouver la 9N quelques kilomètres avant d’arriver dans la grande ville de la région.
Le second itinéraire semble plus pittoresque, il traverse le parc dans son intégralité. C’est évidemment celui que nous choisissons.

Vers Puerto Natales par la piste Y-290

Une petite inquiétude nous assaille cependant, nous ignorons son état de délabrement (une piste n’étant jamais en bon état en Patagonie !). Et ce ne sont pas les indications, vagues et peu utiles (ornières et virages serrés sont au programme selon eux) des rangers qui nous aident.

En définitive, la chaussée se révèle être en très grande partie asphaltée et les portions non revêtues ne sont pas pires qu’à d’autres endroits. Le cadre est, par contre, particulièrement joli. La route longe plusieurs lacs et rivières, dont le magnifique et immense lac Del Toro, puis serpente au milieu de forêts avant de traverser des étendues plus désertiques. Un concentré de Patagonie en une petite centaine de kilomètres.

Nous atteignons finalement Puerto Natales. En ce dimanche, la grande ville installée en bord de mer a des airs de bourg endormi. Les rues du centre sont envahies de touristes qui semblent errer sans but, à la recherche d’une quelconque animation. Les locaux quant à eux se font plutôt discrets. Au bout du compte, nous les croiserons en nombre dans les allées de l’hypermarché Unimarc, dont les rayons bien dégarnis n’offrent pas le choix désiré après plusieurs jours loin de la civilisation.

Malheureusement, le vent souffle toujours avec force, depuis l’ouest. Les nombreux et sympathiques emplacements tournés vers la mer ne sont pas protégés et nous n’avons pas envie de passer une nuit d’inquiétude.
Nous trouvons finalement refuge sur le parking du gymnase municipal. Aucun charme, aucune vue, des habitations de l’autre côté de la rue (à distance tout de même), mais un emplacement paisible, à l’abri des rafales. Pour cette nuit, c’est le plus important.


Informations pratiques

Parc national Torres del Paine. 35 USD pour trois jours. Il est obligatoire de réserver son entrée en amont sur le site : aspticket

Stationnement pour la nuit Pudeto (parc national Torres del Paine) : à l’extrémité nord du lac Pehoe. Fréquenté dans la journée. Calme la nuit. Gratuit, pour vans et camping-cars. Sanitaires à disposition (ouverts 24/24). Exposé aux vents.

Camping sauvage Puerto Natales : Sur le parking du gymnase municipal. Aucun charme, en pleine ville. Mais protégé du vent. Toilettes à l’intérieur du gymnase lorsqu’il est ouvert (pas le dimanche). Les emplacements en bord de mer, présents tout autour de la ville sont bien plus attrayants, mais exposés au vent.


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