Le long du Pacifique. Derniers jours au Pérou.

Dans cet article, nous poursuivons la remontée de la côte Pacifique en direction de Lima. Nous séjournons quelques jours en bord de mer à Paracas. Et découvrons la réserve nationale éponyme et, au large, les îles Ballestas et ses milliers d’oiseaux et animaux marins.

Trajet de Nazca à Pisco

Le lendemain, nous empruntons la suite de la route panaméricaine, en direction de la ville d’Ica. Le trajet, un peu moins de 3 heures en bus depuis Nazca, s’effectue au milieu d’un environnement toujours aussi inhospitalier et sans vie. La route, rectiligne pendant de nombreux kilomètres, traverse une étendue désertique à perte de vue.

En approchant d’Ica, le paysage change brusquement. Une vallée verdoyante s’étend le long du rio Ica, un fleuve qui prend sa source dans les Andes et descend vers le Pacifique. De vastes zones cultivées occupent les rives du cours d’eau.

Riz, coton, maïs, tomates, avocats, agrumes, dattes, olives… Les produits agricoles produits et par conséquent l’alimentation sont bien plus variés que dans le reste du pays. Le climat de la région, ensoleillé, est également propice à la culture de vignes et à la production de vins, malheureusement trop sucrés pour nos palais français.

Une partie de la production de raisin est distillée pour donner naissance à une eau-de-vie, le Pisco. Cet alcool est majoritairement utilisé dans un cocktail, le Pisco Sour, où il est mélangé à du jus de citron vert, du sucre de canne, de la glace pillée et du blanc d’oeuf !

Péninsule de Paracas

Nous prenons une chambre dans l’hôtel Challaca. Le bâtiment est gigantesque et impersonnel mais le rapport qualité/prix est imbattable. Parfaitement situé à proximité de la place d’armes, vastes chambres très propres, literie confortable, grand écran de télévision et réseau wifi rapide… Après un bon déjeuner, il est temps de nous cultiver en visitant le musée régional d’Ica “Adolfo Bermúdez Jenkins”.


Informations pratiques musée régional d’Ica

Ce dernier présente des objets archéologiques (poteries) ainsi qu’une impressionnante collection de momies et de crânes déformés.
Le quartier autour du musée n’est pas très sûr, il est préférable de s’y rendre en moto-taxi (plutôt qu’à pied).

A l’intérieur, de nombreux artefacts des cultures précolombiennes de la région sont présentés. Vases, céramiques et textiles Paracas, Nazca, Huari, Ica et Inca. Crânes Paracas ayant subi déformations et trépanations. Nombreuses momies en parfait état de conservation. Bien que petit, les collections du musée sont riches et sa visite est extrêmement intéressante.

Tarif : 7,5 soles par personne
Ouvert du mardi au dimanche, de 8h à 19h (8h30 – 18h30 le week-end).

Toutes les informations sur le site officiel : Musée d’Ica


Puis, nous découvrons le centre ville d’Ica et son agréable place principale. Les ravages du terrible tremblement de terre ayant touché la région en 2007 (80 % de la ville de Pisco a été détruite) sont encore visibles. La cathédrale, qui occupe un coin de la place, n’a pas encore été consolidée et est interdite d’accès. Le Soleil tape fort, nous achetons une glace, auprès d’un marchand ambulant et la dégustons, en observant la vie locale qui se déroule sous nos yeux.

Pour le dîner, nous allons au Restobar Matias, situé en bordure de la place d’armes. Endroit branché, large choix de viandes (bœuf, porc, poulet…) et de boissons même si, étonnement dans une région viticole, aucun vin ne figure à la carte, prix corrects.

De Pisco à Paracas

Le lendemain, nous nous dirigeons vers la dernière étape de notre périple, la péninsule de Paracas. Nous embarquons dans un minibus qui se rend à Pisco, à une bonne heure de route. Ensuite, nous partageons un taxi collectif avec des péruviens qui se rendent également dans le village de Paracas.

Entre les deux localités, la route longe l’océan Pacifique. De l’autre côté, le panorama est bien moins agréable. Décharge, baraquements militaires, raffinerie de pétrole et usines se succèdent… Au milieu de ces bâtiments industriels, quelques complexes résidentiels et touristiques et des hôtels de luxe sont, curieusement, implantés. Il semble insolite de payer plusieurs centaines de dollars pour réserver une nuit au Radisson Resort et passer la nuit entre une usine de transformation de poisson et une zone de stockage de produits pétroliers…

Village de Paracas

Nous arrivons à Paracas, ancien village de pêcheurs qui s’est fortement développé et étendu pour accueillir toujours plus de touristes.

Port de Paracas

Les possibilités d’hébergement sont nombreuses, les hôtels et auberges de jeunesse sont accolés les uns aux autres. Nous parcourons les rues à la recherche d’un logement avec piscine. Ils sont pour la plupart complets ou proposent des tarifs exorbitants pour le pays.

Finalement, nous prenons une chambre au Paracas Backpacker’s House. Pas de piscine, mais de nombreux atouts. Propre, personnel accueillant, cuisine équipée à disposition, espace détente très agréable…

Paracas ne faisait pas partie de notre itinéraire initial et, si le temps n’était pas aussi maussade en altitude en cette fin novembre, nous aurions préféré passer nos derniers jours au Pérou dans les Andes ! Après 3 mois de découvertes extraordinaires, de paysages magnifiques et d’endroits hors des sentiers battus, ces quelques jours passés sur le littoral péruvien ne nous ont pas particulièrement emballés.

La région ne nous semble pas faire partie des lieux « incontournables » lors d’un premier séjour dans le pays.
Le climat est ensoleillé. Les poissons et crustacés, fraîchement pêchés, proposés par les restaurants du front de mer sont délicieux. Les pélicans, qui flottent sur l’océan au milieu de bateaux de pêche colorés, apportent une touche exotique.

Mais le cadre général ne fait pas vraiment rêver. Les prix pratiqués sont bien plus élevés que dans le reste du pays. La plage, encombrée de déchets et la mer, sale, n’incitent pas à la baignade. A l’horizon, un gigantesque complexe portuaire bâti dans la péninsule de Paracas, pourtant classée réserve naturelle, barre la vue.


Que faire à Paracas ?

Les deux principales “attractions” sont la découverte de la péninsule et des îles Ballestas.

Toutes les informations sont à retrouver ci-dessous.

Tarifs
Entrée parc naturel iles Ballestas et péninsule de Paracas : 22 soles par personne

Excursion en bateau vers les îles Ballestas : 30 soles par personne

Taxi péninsule de Paracas : 80 soles pour 3 heures


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Péninsule de Paracas

La péninsule de Paracas, située à quelques kilomètres de la ville, peut se visiter en vélo, en voiture ou en buggy.

Les distances se prêtent parfaitement à la pratique du vélo, néanmoins le vent violent qui souffle en permanence nous dissuade d’en louer. Non seulement les rafales soulèvent d’importants nuages de sable, mais elles sont parfois si fortes que les cyclistes sont obligés de mettre pied à terre et de rentrer à pied, en poussant leur vélo. Dans cette situation, la vingtaine de kilomètres à parcourir pour rentrer à Paracas devient cauchemardesque.

Nous louons les services d’un taxi privé pour l’après-midi. La péninsule est désertique, comme la région qui l’entoure. Aucun animal, ni aucune plante, ne semble pouvoir survivre dans cet environnement sec, venteux et écrasé par d’intenses radiations UV. Les plages se succèdent les unes après les autres.

Playa Yumaque, playa roja dont le sable a une étonnante couleur rougeâtre, playa el Raspon, jusqu’à parvenir à la plage Las Minas, probablement la plus belle. Nous effectuons une halte pour nous y baigner.

La couleur de la mer fait penser aux tropiques, néanmoins le retour à la réalité est brutal lorsque nous mettons les pieds dans l’eau ! Sa température est plutôt fraîche, des courants froids remontent de l’Antarctique jusqu’aux côtes péruviennes…

Iles Ballestas

Nous avons beaucoup hésité avant de participer à une excursion vers les îles Ballestas, nous posant la question de l’impact environnemental du tourisme de masse sur les animaux qui vivent sur les îles. Ces dernières, au nombre de trois, font partie d’un espace naturel protégé et se situent à une demi-heure de bateau de Paracas.

Iles Ballestas

Des milliers d’animaux, lions de mer, manchots de Humbolt, cormorans, sternes, pélicans, dauphins… les peuplent. Il est, heureusement, interdit de débarquer, mais il est illusoire de penser que le passage de dizaines de bateaux à quelques mètres des côtes ne dérange pas les animaux.

Certains bateaux respectent les normes et restent à distance des animaux, d’autres pilotes, encouragés par les touristes ou espérant un pourboire plus élevé, s’approchent au plus près possible…

En faisant abstraction de ce côté “zoo”, pouvoir observer autant d’animaux dans leur milieu naturel est une expérience marquante.

Vers Lima

Le lendemain, nous reprenons la route en direction de Lima, terme de notre périple.

Quelques bus effectuent le trajet entre Paracas et la capitale péruvienne, mais les horaires et les prix proposés ne nous conviennent pas. Après un court trajet en taxi collectif, nous rejoignons le terminal de bus des compagnies Flores et Soyouz, parfaitement situé au croisement de la route panaméricaine.

Des bus partent très régulièrement vers Lima. Après une demi-heure d’attente, nous embarquons dans un véhicule PeruBus (de la compagnie Soyouz) qui assure une liaison directe (des départs sont assurés toutes les heures) avec la capitale.

D’autres bus ont également pour destination Lima, mais ils s’arrêtent régulièrement en cours de route pour desservir les villes traversées. Le trajet dure alors entre 6 et 7 heures, contre 4 heures pour un direct.

Pour la troisième fois depuis que nous avons quitté Arequipa il y a quelques jours, les écrans du bus diffusent le Roi Lion. Le film, à peine sorti en salle, est déjà allégrement piraté et projeté illégalement !

Nous longeons une dernière fois le littoral péruvien, l’océan Pacifique sur notre gauche, de vastes étendues désertiques sur notre droite.

En approchant de Lima, la circulation devient plus dense. Le bus se fraye, avec difficulté, un chemin dans le trafic et les embouteillages, jusqu’à parvenir au terminal de la compagnie, situé avenue Mexico. Quelques minutes de taxi et nous arrivons à l’auberge de jeunesse “Lima House”, là-même où nous avions passé notre première nuit dans le pays, trois mois auparavant.

Le lendemain, dernière journée dans le pays. Notre vol retour est prévu en fin de journée. Nous profitons des quelques heures dont nous disposons pour aller nous promener dans le centre historique et effectuer des achats dans les nombreuses boutiques de souvenirs.

Retour à l’auberge de jeunesse pour prendre une douche et récupérer nos affaires, puis nous gagnons l’aéroport. Le vol se déroule sans encombre. Après ce périple merveilleux dans les Andes, le retour à une vie normale s’annonce compliqué !


Informations pratiques

Bus Nazca – Ica : 10 soles par personne
Hotel Challaca (Ica), chambre matrimoniale : 60 soles
Moto-taxi vers le musée d’Ica : 3 soles
Entrée musée d’Ica : 7,5 soles par personne
Restobar Matias : 60 soles à deux pour le dîner
Bus Ica – Pisco : 10 soles par personne
Taxi collectif Pisco – Paracas : 20 soles
Paracas Backpacker’s House, chambre matrimoniale : 85 soles (55 soles sans salle de bain)
Entrée parc naturel iles Ballestas et péninsule de Paracas : 22 soles par personne
Excursion iles Ballestas : 30 soles par personne
Taxi péninsule de Paracas : 80 soles pour 3 heures
Bus Pisco – Lima : 40 soles par personne
Auberge de jeunesse “Lima House”, chambre matrimoniale (salle de bain partagée) : 100 soles


Retrouvez l’article précédent : Lignes de Nazca

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