Début du périple. La côte ouest.

Dans cet article, nous retraçons nos premiers pas en Islande et longeons la péninsule de Snaefellsnes. Puis, nous explorons la péninsule de Vatnsnes et son énigmatique rocher posé sur l’eau, Hvitserkur. Délaissée par les touristes, facilement accessible depuis la route 1, la région abrite pourtant de magnifiques paysages et, pour les plus chanceux, la possibilité d’observer des colonies de phoques.

Fin août. Nous partons en Islande pour un road-trip de trois semaines. A l’exception des billets d’avion et de la location de voiture, nous n’avons rien réservé afin de garder le maximum de flexibilité. Nous dormirons sous tente et l’itinéraire dépendra des prévisions météorologiques ! Nous souhaitons néanmoins découvrir certaines régions du centre de l’île que nous ne connaissons pas, visiter l’est du pays et découvrir le sud.

Le vol Icelandair se déroule sans encombre. Malgré un temps pluvieux, le survol de la péninsule de Reykjanes nous offre un spectacle extraordinaire, le volcan Fagradalsfjall, entré en éruption quelques mois plus tôt, est toujours actif. De la lave s’en échappe et un nuage de fumée et de cendres s’élève dans le ciel.

Sortir du petit aéroport de Keflavik s’avère étonnamment laborieux en cette fin de journée. Puis, nous retrouvons un employé de la compagnie de location de véhicules, Lotus Car rental. Il nous conduit ensuite en minibus à quelques kilomètres de là, dans les locaux de la compagnie. Nous prenons possession de la voiture, un 4*4 Dacia Duster et l’aventure peut alors commencer !

Péninsule de Reykjanes

Courte halte à la station service pour acheter une cartouche de gaz. Arrêt au supermarché Bonus pour faire quelques courses. En effet, la plupart des magasins seront fermés le lendemain, dimanche.

Ensuite, nous traversons la péninsule en direction du phare de Selvogsviti, à une heure de route. La route passe au milieu d’immenses champs de lave couverts de mousse.
Sur notre droite, des panaches de vapeur sont visibles, nous longeons en effet le célèbre Blue Lagoon. Sur notre gauche, nous passons à proximité du volcan Fagradalsfjall. L’endroit est touristique, les parkings accueillent des dizaines de voitures. La fin de journée approche, nous reviendrons le lendemain.

Nous arrivons ensuite à proximité du phare. Quelques maisons sont éparpillées dans les environs.


Informations pratiques camping du phare de Selvogsviti

Le camping s’appelle également“Strandakirkja Camping”

Un habitant qui dispose d’un vaste terrain herbeux le met gratuitement à disposition des campeurs, vans et camping-cars. Seule la douche est payante (500 ISK).

Il s’occupe également d’une petite boutique, mélange d’objets vintage et de fabrications artisanales actuelles, et d’un espace de restauration. Au menu, hot-dog (presque le plat national en Islande) et gaufre.


Le lendemain, le temps est bouché mais il ne pleut pas. Nous regardons la webcam installée en face du volcan Fagradalsfjall et constatons qu’il n’y a aucune visibilité sur le cratère ou les coulées de lave. Par conséquent, nous renonçons à nous y rendre et consultons le site météorologique islandais (Verdur.is) pour définir notre itinéraire des prochains jours.

Le choix est plutôt limité. De la pluie est annoncée pour les trois ou quatre prochains jours dans le sud et le centre du pays. Tandis que le temps est couvert dans le nord et même ensoleillé dans l’est. Nous décidons donc de rejoindre la région d’Egilsstadir (les fjords de l’est) en passant par Akureyri ! Près de 700 kilomètres de route, mais cela devrait nous permettre d’échapper à la météo maussade.

Vers la péninsule de Snaefellsness

Nous quittons la péninsule de Reykjanes, en direction du lac Thingvallavatn, puis nous le longeons en empruntant la pittoresque route 36. Les eaux limpides du lac apparaissent sur notre gauche. A droite, une vaste lande s’étend à perte de vue. Devant, quelques collines laissent penser que nous nous dirigeons vers un relief plus accidenté.

Au bout du lac, nous dépassons la plaine de Thingvellir, lieu de rassemblement du premier parlement islandais en 930, avant de poursuivre sur la route 550. Cette dernière se transforme en piste, F550, une vingtaine de kilomètres plus loin.

Les paysages que nous traversons nous plongent alors instantanément dans une autre ambiance, celle du centre de l’île. Coulées de lave, petits cratères volcaniques, vastes étendues de sable noir. Un glacier se laisse, par moments, apercevoir, sous une épaisse couche de nuages et de brume. Enfin, au bout de la piste, une rivière tumultueuse se fraye un chemin au milieu de roches et colonnes basaltiques.

Retour sur une route asphaltée. Après une pause déjeuner, nous découvrons les cascades de Barnafoss et de Hraunfossar, littéralement “cascade de la lave”.

Cette dernière porte parfaitement son nom puisque des dizaines de filets d’eau sortent d’un champ de lave pour se jeter dans la rivière. Sur plusieurs centaines de mètres de largeur, l’eau semble sortir de nulle part et se fraye un chemin entre roches et mousses.

Cascade de Hraunfossar

Nous partons ensuite en direction de la péninsule de Snaefellsnes.
La pluie, qui a fait son apparition en début d’après-midi, redouble d’intensité. L’arrêt pour admirer les “falaises” de basalte de Gerduberg est rapidement expédié. Pourtant, l’endroit est impressionnant. Des colonnes de basalte, hautes de 10 à 14 mètres s’étendent sur plusieurs centaines de mètres.

Nous revenons sur nos pas puis empruntons la route 55. Quelques kilomètres après l’embranchement, nous suivons une piste qui part sur la gauche.

Elle mène à des sources chaudes naturelles (un simple trou creusé dans le sol, pas de cabine pour se changer) en traversant un magnifique paysage tout en contrastes. La terre, chargée en oxyde de fer, est rouge. En outre, d’anciennes coulées de lave sont couvertes de mousse verte. Un tunnel de lave en partie effondré forme un trou béant dans le sol.

Dans le lointain, des cratères volcaniques, sombres pour certains, rouges pour d’autres, apparaissent sous un crachin d’automne.

Nous poursuivons ensuite vers le nord, atteignons les rives du Hvammsfjordur et longeons ses eaux calmes jusqu’au petit village de Budardalur.

La fin de journée approche. Néanmoins, un rapide coup d’oeil sur les prévisions météorologiques nous incite à poursuivre le chemin. De fortes pluies sont annoncées dans l’ouest tandis qu’un temps nuageux (un moindre mal !) est prévu dans le nord.

La route 59, non asphaltée, circule au creux d’une vallée verdoyante dans laquelle quelques fermes sont disséminées. Elle traverse l’isthme qui relie la magnifique région des fjords de l’ouest au reste de l’Islande. De l’autre côté, nous débouchons sur un nouveau fjord, le Hrutafjordur que nous contournons jusqu’au camping de Saeberg, notre point de chute pour la nuit.


Informations pratiques camping de Saeberg

Camping situé le long du Hrutafjordur, à proximité de la route 1 (15 kilomètres avant d’atteindre Laugarbakki).
L’endroit accueille également une auberge de jeunesse proposant lits en dortoirs et chambrs privatives.
Toutes les informations sur le site : Saeberg Hostel

Au calme, vaste terrain herbeux, grande salle commune et cuisine avec baies vitrées et un “hot pot” (bassin d’eau chaude) idéalement situé en bordure de l’océan. Peu de protection contre le vent.

Tarif : 3000 ISK (tente, 2 personnes, véhicule, douche et hot pot inclus)


La soirée s’annonce bien. Elle aurait même pu être meilleure si nous avions trouvé des bières ! Cependant, en Islande, l’alcool est uniquement vendu dans les magasins Vinbudin. Ces derniers sont plutôt rares dans les environs et fermés le dimanche pour la plupart.

Rocher de Hvitserkur

Péninsule de Vatnsnes

Le lendemain, le ciel est couvert mais il ne pleut pas. Nous partons explorer la péninsule de Vatnsnes (littéralement la “péninsule du lac”) à la recherche de phoques. Dès que nous dépassons la petite ville de Hvammstangi, nous nous retrouvons seuls. Nous ne croisons aucune voiture ni âme qui vive pendant des kilomètres.

Péninsule de Vatnsnes

Impression de bout du monde accentuée par l’atmosphère grisâtre qui nous entoure. Un éphémère rayon de soleil transperce les nuages et illumine brièvement les falaises qui bordent la route.

Les phoques ne se laissent pas apercevoir, mais la péninsule regorge de curiosités. Enclos à moutons circulaire permettant de rassembler les bêtes lors du rettir. Rocher d’Anastadastapi qui, à quelques encablures du rivage, sert de refuge à des centaines d’oiseaux. Phare de Skard avec en toile de fond les sommets enneigés de la région des fjords de l’ouest. Bloc de basalte de Hvitserkur qui semble flotter sur les eaux paisibles de l’Hunafjordur.


Informations pratiques péninsule de Vatnsnes

Environ 90 kilomètres pour faire le tour de la péninsule de Vatnsnes. Prévoir au minimum 3 heures pour découvrir la péninsule en effectuant quelques arrêts sur la route.

Les routes 72 et 711 ne sont pas asphaltées, mais sont accessibles sans difficulté (à l’exception de la période hivernale) avec un véhicule classique.

L’office de tourisme de Hvammstangi (dans les locaux du “Seal center”) permet de d’obtenir cartes et informations sur les points d’intérêt à découvrir ainsi que les meilleurs endroits pour observer les phoques. Ces derniers sont le plus souvent visibles aux lieux-dits de Osar, Hindisvik et Illugastadir.

Pour les informations sur le “Seal Center” (tarifs, horaires…) : https://selasetur.is/en/


Le temps d’effectuer le tour de la péninsule de Vatnsnes et la matinée s’est écoulée ! Dès que l’on s’écarte de la route principale et que l’on emprunte les petites routes, le temps passe vite en Islande. Un rapide passage au Vinbudin de Saudarkrokur et nous poursuivons vers Hofsos où nous déjeunons.

Repus, nous pouvons profiter de la principale attraction de la ville, une piscine extérieure bâtie sur les rives du fjord.
Grâce à la géothermie et aux sources chaudes naturelles, de nombreuses petites villes possèdent une piscine municipale, avec le plus souvent des bassins extérieurs. En bordure, des « hot pots » dans lesquels il est extrêmement agréable de se détendre sont installés.
Certaines piscines ont également un jacuzzi, un sauna, des bains à remous ou des toboggans pour petits et grands.

L’entrée est, à chaque fois, abordable, entre 850 et 1000 ISK (environ 6 euros).
Petite particularité, qui peut surprendre la première fois, il faut être intégralement nu pour prendre sa douche !


Informations pratiques piscine de Hofsos

Equipements simples, un bassin de nage et un unique hot pot, mais l’emplacement est extraordinaire.
La piscine surplombe légèrement les eaux calmes du fjord, offrant une vue imprenable sur ce dernier et sur les reliefs de la péninsule de Vatnsnes, de l’autre côté. Il s’agit, sans hésitation, de la plus belle piscine d’Islande !

Tarif : 1050 ISK par personne

Entre juin et fin août : ouverture de 7h à 21h
Septembre, ouvert de 7h à 20h en semaine et 11h à 18h le week-end
Entre octobre et mai : 7h – 13h et 17h – 20h en semaine et 11h – 16h le week-end

Piscine de Hofsos

Péninsule de Trollaskagi

Après avoir profité du hot pot à 38 degrés et effectué quelques longueurs, nous repartons en direction d’Akureyri. Nous rejoignons alors la route 1, qui suit le fond d’une vallée creusée par un glacier il y a quelques milliers d’années. Nous sommes en périphérie de la péninsule de Trollaskagi, une zone montagneuse parsemée de sommets qui dépassent les mille mètres d’altitude.

Quelques kilomètres avant d’atteindre la grande ville du nord de l’Islande, nous bifurquons sur la route 82, qui longe le fjord Eyjafjordur.
Sur notre droite, l’océan. Nous tentons, sans succès, d’apercevoir des baleines, qui peuplent en nombre ces eaux calmes.

Sur notre gauche, les montagnes de la péninsule de Trollaskagi, aux sommets arasés par des glaciers et aux versant abrupts qui plongent vers la mer. Bien que nous soyons à la fin de l’été et que leur altitude soit modérée, certaines sont encore couvertes de neige.

Nous arrivons à Gasir, où nous passerons la nuit. L’endroit est un ancien important comptoir commercial viking. En effet, au Moyen-Age, des marchands venus de Norvège et des Vikings installés en Islande échangeaient soufre et faucons de chasse contre aliments et vêtements.
Tous les ans, au mois de juin, une foire reconstituant la vie locale à l’époque médiévale y est organisée. Le reste de l’année, l’emplacement est parfait pour un bivouac sur les rives du fjord !


Informations pratiques

Douche, phare de Selvogsviti : 500 ISK
Hot-dog et gaufre : 1250 ISK
Camping de Saeberg : 3000 ISK (tente, 2 personnes, véhicule, douche incluse)
Piscine Hofsos : 1050 ISK par personne


Retrouvez nos carnets de voyage en Islande

Retrouvez l’article suivant : Cascade d’Aldeyjarfoss

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