Sources chaudes et forteresse de Chimpa
Dans cet article, nous partons vers le canyon de Colca. Avant de nous engager dans un trek, nous passons quelques jours aux alentours de la petite ville de Chivay et partons à la découverte d’une partie peu touristique du canyon. Au programme des sources chaudes et une randonnée vers une forteresse, Chimpa, perchée à flanc de colline.
Trajet vers le canyon de Colca
Après un séjour à Arequipa, partagé entre repos et visites de la ville et du couvent de Santa Catalina (voir l’article précédent : Arequipa et Santa Catalina), nous réfléchissons à la suite du programme.
A cause d’un départ précipité de Bolivie, nous disposons désormais d’une dizaine de jours avant la fin de ce périple de trois mois dans les Andes. Malheureusement, en cette fin novembre, la saison des pluies approche à grands pas. Un coup d’œil aux sites météorologiques nous dissuade finalement d’envisager un nouveau trek, que ce soit dans la région de Cuzco ou dans la Cordillère Blanche.
Nous conclurons donc ce voyage par un itinéraire touristique classique, qui nous mènera dans le canyon de Colca, puis à Nazca et sur le littoral péruvien, dans la réserve de Paracas.
A la gare routière d’Arequipa nous embarquons dans un bus à destination de Cabanaconde, au bout de la route asphaltée, au cœur du canyon de Colca.
Comment se rendre dans le canyon de Colca ?
Par l’intermédiaire d’une agence.
De nombreuses agences touristiques d’Arequipa proposent des excursions dans le canyon de Colca. Elles ont leurs bureaux dans les rues adjacentes à la cathédrale.
Les tours vont ainsi d’une journée à plusieurs jours (ces derniers incluent un trek dans le canyon).
A la journée (départ d’Arequipa à 3h30) et sur deux jours, l’excursion consiste principalement à s’arrêter prendre des photographies à plusieurs points de vue. Une baignade dans les sources chaudes est également au programme ainsi que l’observation des condors au mirador Cruz del Condor (où les oiseaux viennent car les locaux déposent des carcasses d’animaux…).
Sur trois ou quatre jours, un trek dans le canyon de Colca, vers l’oasis de Sangalle où des hébergements permettent de passer la nuit est ajouté.
Par ses propres moyens.
Plusieurs compagnies, Andalucia, Reina (départ 11h), Milagros (départ 14 h), desservent le canyon depuis la gare routière d’Arequipa.
La principale compagnie est Andalucia qui assure 4 trajets quotidiens. Départ à 1h (du matin!), 4h, 11h et 13h. Les bus ont pour destination finale Cabanaconde (point de départ du trek dans le canyon de Colca) mais passent auparavant par la ville de Chivay.
Le trajet dure 4 heures vers Chivay et 5 heures 30 vers Cabanaconde.
Tarifs: 15 soles vers Chivay et 17 soles vers Cabanaconde.
Pour information, de Cabanaconde à Arequipa les horaires de la compagnie Andalucia sont 6h30, 9h30, 13h30, 22h. Tous les renseignements sont à retrouver sur la page Facebook d’Andalucia : https://www.facebook.com/AndaluciaPeru/
Des minibus et taxis collectifs circulent toute la journée entre Chivay et Cabanaconde. Ils partent lorsqu’ils sont pleins, ce qui nécessite une certaine patience.
Une heure et demie plus tard, nous ne sommes toujours pas sortis de la ville ! Les rues sont en effet encombrées par d’importants embouteillages. Finalement, le bus s’extrait de la circulation dense et le trajet peut commencer. La route grimpe dans la montagne, jusqu’à atteindre l’altiplano, à 4000 mètres d’altitude.
Le volcan Chachani se dresse au milieu de ce haut plateau semi-désertique battu par les vents où seules les touffes d’ichu parviennent à pousser au milieu des cailloux. Nous le contournons, ainsi que la réserve Salinas et Aguada Blanca. Quelques graciles vigognes gambadent dans le lointain.
Puis, le trajet se poursuit, pendant des kilomètres, au milieu d’un paysage caractéristique des plateaux andins. Quelques zones humides apportent des touches de vert dans ce décor minéral. Souvent, des lamas ou des alpagas paissent dans les environs. A proximité, deux ou trois cabanes en pierre où logent, rustiquement, les éleveurs et des enclos, également en pierre, destinés à regrouper et protéger les camélidés pendant la nuit.
La route s’élève à nouveau, serpentant dans la montagne, jusqu’à atteindre le col de Patapampa, 4900 mètres d’altitude. Enfin, nous plongeons vers le canyon de Colca.
La première localité que nous atteignons, après près de cinq heures de route, est celle de Chivay, notre destination finale. Nous sommes arrivés dans le canyon et descendons par conséquent du bus, qui poursuit jusqu’à son terminus, Cabanaconde, à une cinquantaine de kilomètres vers l’ouest.
Chivay et ses environs
La petite et paisible ville, située en surplomb de la rivière Colca, constitue un parfait point de chute pour explorer l’Est (la rive droite) du canyon, globalement peu fréquenté.
Pourtant, les activités et découvertes ne manquent pas dans les environs, eaux thermales de La Calera, eaux chaudes de Yanque, site archéologique de Uyo Uyo, forteresse de Chimpa, points de vue sur le canyon et adorables églises coloniales aux frontons peints et aux dimensions parfois démesurées
Nous prenons une chambre, pour deux nuits, à l’hôtel Colca Land Hostal. Excellent rapport qualité-prix, propre, eau chaude, personnel sympathique et serviable et bon petit-déjeuner.
La ville de Chivay s’organise autour d’une agréable place d’armes bordée de restaurants touristiques.
Paradoxalement, nous n’avons aperçu que peu de touristes dans les rues (probablement car les touristes sont uniquement présents à l’heure du déjeuner).
Non loin, à une extrémité de la place principale, se trouve le principal marché de la zone. En face, signalons le très bon restaurant (seul bémol, le service un peu lent) Maray Restaurante dans lequel pizzas et viandes (dont du steak d’alpaga) sont servis sur des pierres de lave chaudes.
Randonnée vers la forteresse de Chimpa
Nous souhaitons nous rendre à la forteresse de Chimpa, perchée sur les flancs du canyon au-dessus du village de Madrigal.
Comment rejoindre la forteresse de Chimpa ?
En transport public.
Depuis Chivay. Un minibus par jour. Départ du terminal de Chivay à 5h. Retour de Madrigal à 11h30.
Depuis Arequipa, la compagnie Andalucia relie Chivay à Madrigal, tous les jours de la semaine sauf le mercredi. Départ du terminal d’Arequipa à 4h !
Puis, une heure de marche entre le village de Madrigal et le départ du sentier vers la forteresse de Chimpa.
En transport privé.
Certainement la solution à privilégier, pour plus de liberté. Les taxis de Chivay effectuent sans problème le trajet jusqu’au pied de la forteresse.
Compter 130 soles pour le véhicule, incluant le trajet (aller-retour), l’attente ainsi que la disponibilité pendant une demi-journée.
Nous demandons à plusieurs taxis qui stationnent autour de la place principale et convenons d’un départ le lendemain, à 8 heures.
Notre chauffeur est ponctuel, nous partons en direction de Yanque, traversons la rivière Colca en surplomb des bains thermaux de Chacapi, puis poursuivons sur une piste peu fréquentée. Cette dernière longe des cultures en terrasse et traverse de petits villages hors du temps. Ichupampa, Lari, minuscule village blotti autour d’une imposante église, puis Madrigal, la dernière localité.
La rivière Colca serpente en contrebas, tandis que quelques sommets et volcans enneigés se laissent apercevoir dans le lointain.
En chemin, nous embarquons deux travailleurs agricoles qui marchaient vers des champs à plusieurs kilomètres. Une femme mène quelques moutons et brebis vers un pâturage.
La vallée, jusqu’alors plutôt large, se resserre brutalement et fortement. Des versants à-pic plongent vers la rivière Colca. En surplomb, au sommet d’une montagne, s’élève la forteresse de Chimpa, bâtie par la civilisation pré-Inca Collagua. Elle est accessible par un sentier (parfaitement marqué) qui serpente sur les flancs, couverts par de nombreux cactus, de l’escarpement.
Une heure d’effort plus tard, nous pénétrons dans la forteresse. Sa position stratégique, perchée sur un verrou naturel, est évidente et le panorama offert est grandiose.
D’un côté, vers l’Est, le canyon de Colca présente des pentes douces qui encadrent une vallée propice aux cultures. On embrasse du regard les villages traversés le matin même.
De l’autre côté, vers l’Ouest, la rivière coule au fond d’une gorge étroite, quelques centaines de mètres en contrebas. Ici débute la partie la plus profonde du canyon.
Quelques sommets enneigés se dressent dans le lointain et, plus loin, le panache de fumée et de cendres craché par le volcan Sabancaya s’élève dans le ciel bleu.
Les lieux sont déserts, nous pouvons donc flâner comme bon nous semble.
Plus tard, nous redescendons et retrouvons notre chauffeur, qui en a profité pour se laver dans un ruisseau à proximité ! Il nous dépose dans le village de Yanque. Sa mission s’arrête là.
Nous déjeunons ensuite dans un restaurant situé dans une cour et fréquenté par les locaux. Comme souvent, les enfants de la maison rentrent de l’école et aident au service du traditionnel menu (entrée, plat, boisson à un prix défiant toute concurrence).
Sources chaudes de Chacapi
Repus, nous marchons ensuite jusqu’aux sources chaudes de Chacapi situées en contrebas du village. Plusieurs bassins, alimentés par des sources d’eau chaude naturelles, sont situés de part et d’autre de la rivière. Un pont bringuebalant permet de rejoindre ceux construits sur l’autre rive. Lorsque le vent se lève, la traversée devient légèrement périlleuse et les garde-corps en corde s’avèrent de précieux alliés..
A proximité, un ancien pont colonial espagnol en pierre, semblable aux ponts génois que l’on trouve en Corse, enjambe le rio Colca. En arrière-plan, des cultures en terrasse s’étagent aux flancs du canyon. Ce cadre, presque idyllique, est à peine gâché par un pont métallique plus moderne, qui permet aux véhicules de franchir la rivière.
L’après-midi avance. Par conséquent, après cet agréable moment de détente, il est temps de rentrer ! Nous nous postons au bord de la route qui traverse le pont et attendons qu’un véhicule accepte de nous emmener à Chivay, à une dizaine de kilomètres de distance.
Les minibus touristiques ne daignent cependant pas s’arrêter. Nous sommes finalement pris en stop par un père qui est allé chercher sa fille à l’école dans une voiture américaine des années 1950 ou 1960. Ambiance cubaine garantie ! Le moteur tousse un peu, les amortisseurs ne sont plus de première jeunesse, en outre, la côte avant de traverser le village de Yanque semble infranchissable… Mais nous arrivons à bon port !
Informations pratiques
Bus Arequipa – Chivay : 15 soles par personne
Hôtel Colca Land, chambre matrimoniale : 65 soles
Taxi privé pour se rendre à la forteresse de Chimpa : 130 soles
Thermes de Chacapi : 30 soles par personne
