Un extraordinaire et peu fréquenté alignement de cratères.
Direction l’alignement de cratères du Laki, dans le centre de l’Islande. Il s’agit d’une impressionnante et unique formation volcanique créée lors d’une des plus importantes éruptions de l’histoire. Nous vous donnons toutes les informations pour vous y rendre ainsi que les principaux points d’intérêt à découvrir.
Aujourd’hui nous partons vers le Lakagigar, une impressionnante formation volcanique située dans les Hautes Terres d’Islande. Cette dernière est en effet composée de dizaines de cratères alignés de part et d’autre d’un volcan central, le Laki.
Piste F206, vers le Laki et cascade de Fagrifoss
Ne pas avoir pu dormir au camping de Blagil la veille nous oblige à effectuer le trajet sur la piste F206 une troisième fois en quelques heures ! Nous commençons à la connaître, mais elle est toujours aussi horrible à parcourir, cassante, caillouteuse, avec la sensation de pouvoir y crever un pneu à n’importe quel moment.
Alors que les prévisions météorologiques annonçaient de belles éclaircies, le temps est couvert dès le début de matinée et se dégrade au fur et à mesure du trajet. Nous franchissons cependant sans problème les trois gués de la piste.
Informations pratiques piste vers le Laki
Pistes F206 et F207. Accessibles la plupart du temps avec un véhicule tout terrain de petit gabarit (Duster, Jimny). Malgré tout, un gué peut poser problème (cf. ci-dessous), se renseigner auprès des rangers si besoin.
Depuis Kirkjubaejarklaustur, suivre la route numéro 1 vers l’ouest pendant 6 kilomètres. Puis bifurquer sur la route 206 (à gauche), la direction “Laki” est indiquée. Il s’agit également de la voie qui conduit au canyon de Fjadrargljufur.
Après 2 kilomètres, tandis que la 206 poursuit vers le canyon, la piste F206 part sur la droite.
Environ 45 kilomètres entre le départ de la piste et le parking du Laki. Compter 1 heure et demie de trajet. En chemin, 16 kilomètres pour parvenir à la cascade de Fagrifoss et 33 kilomètres jusqu’à l’embranchement avec la F207 qui conduit d’un côté au Laki et au camping de Blagil de l’autre côté.
La piste F206 est inaccessible durant la période hivernale. C’est une des premières pistes à être ouverte après la fonte des neiges, en général aux alentours de la mi-juin. Elle ferme fin septembre, courant octobre.
Il s’agit d’une piste accidentée et caillouteuse, peu agréable à conduire. Par contre, les paysages sont très beaux !
Trois gués principaux jalonnent le parcours.
Le premier et le second, formé par plusieurs bras de rivière à traverser, sont en général peu profonds. La hauteur d’eau du troisième gué est parfois élevée. Néanmoins, en suivant les piquets, disposés en courbe, qui indiquent l’endroit où le niveau de l’eau est le plus bas, ressortir sur l’autre rive se déroule sans incident.
Avant d’atteindre le Laki, la piste F206 débouche sur la piste F207, également appelée “boucle du Laki”. Cette dernière se parcourt uniquement dans le sens anti-horaire (inverse des aiguilles d’une montre). Elle permet de rejoindre le parking du Laki en 12 kilomètres.
Il est également possible de se diriger vers le camping de Blagil (sur la gauche, sens horaire), situé à 2,5 kilomètres, la seule exception au sens de circulation.
La piste F207 nécessite environ 1h30 de trajet (sans compter les arrêts). Elle est en bon état, couverte de cendre lisse, et présente une difficulté potentielle, le gué situé à la fin de la piste. Se renseigner auprès des rangers sur la hauteur d’eau.
En chemin, nous effectuons un très court détour en direction de Fagrifoss. La cascade, 80 mètres de hauteur, se jette depuis le plateau sur lequel nous nous trouvons dans une gorge profonde.
L’eau dévale la paroi en deux filets distincts, rebondit avec fureur sur les rochers noirs qui la parsèment avant d’atteindre le fond et de poursuivre sa course, plus calmement.
Reprenons la route. Le paysage vallonné traversé est alors de toute beauté. Les zones de sable et cendre noirs alternent avec des étendues de mousse verte qui se déploient à l’infini. Dans le lointain, se dressent dorénavant de petits sommets vers lesquels nous nous dirigeons.
Cet environnement désolé, dans lequel la piste se fraye un chemin, est l’essence même de l’Islande, certainement ce qui rend cette île perdue dans l’Atlantique nord si spéciale.
Fin de la piste F206. Embranchement avec la F207, appelée « la boucle du Lakagigar ». Parcourir cette piste nécessite une heure et demie sans compter les multiples arrêts. La conduite, souvent sur du sable, y est bien plus agréable que sur la F206 et le paysage, très beau jusqu’à présent, devient sublime !
Nous roulons ensuite au milieu d’un immense champ de lave recouvert de mousse verte, slalomant entre de petits cratères volcaniques, également tapissés de cette mousse à la couleur étonnante.
Informations pratiques points d’intérêt Laki
De nombreux arrêts sont possibles sur la piste F206 puis lors de la boucle du Laki, sur la piste F207. Compter une journée pour effectuer le trajet aller-retour depuis le sud de l’île et ainsi prendre le temps de profiter des points d’intérêt. Parmi les principaux :
Cascade de Fagrifoss. 16 kilomètres depuis le départ de la piste F206. Une bifurcation sur la droite, mal indiquée, se situe quelques centaines de mètres après avoir traversé la rivière Geirlandsa.
Depuis le parking du Laki :
“Visitor trail”. 500 mètres de marche au milieu des cratères du Lakagigar.
Ascension du Laki, le point culminant des cratères du Lakagigar. 2 kilomètres, 200 mètres de dénivelé. Environ 1h aller-retour. Extraordinaire panorama sur l’alignement des cratères.
Lac Lambavatn. 4 kilomètres après le parking du Laki, une piste, qui part sur la droite, conduit aux rives du lac. Jolie vue et table de pique-nique à disposition.
Cratère de Tjarnargigur. 6 kilomètres après le parking du Laki, une courte piste bifurque à gauche. Puis, 10 minutes de marche sur un sentier aménagé pour parvenir au point de vue sur le cratère accueillant en son sein un lac.
Il se met à pleuvoir, peu avant notre arrivée à la cabane des rangers, point de départ de la randonnée vers le Laki. A l’exception de la voiture des gardes du parc, le petit parking est vide. La pluie s’intensifie, nous patientons donc dans le véhicule, le temps que l’averse passe.
Vers le sommet du Laki
Une petite demi-heure plus tard, le ciel est toujours aussi couvert mais la pluie a cessé, nous débutons l’ascension du Laki.
Alors qu’il était auparavant possible d’effectuer une boucle passant par le sommet du volcan, une partie du sentier est maintenant inaccessible, pour laisser la végétation se reconstituer.
La randonnée consiste ainsi à gravir les deux cents mètres de dénivelé du Laki, admirer la vue et redescendre par le même chemin. Une heure de marche. Plus en prenant des photographies. Encore plus en attendant, comme nous, qu’une éclaircie illumine le paysage !
Au fur et à bientôt de la montée, l’alignement des cratères du Lakagigar se dévoile. Plus d’une centaine de cônes et de bouches volcaniques s’étendent sur une trentaine de kilomètres, de part et d’autre du Laki.
Cette formation est apparue lors d’une gigantesque éruption qui a débuté en juin 1783 et a duré huit mois. La terre s’est alors fissurée sur 27 kilomètres et 115 cratères se sont formés le long de la faille, rejetant une impressionnante quantité de lave.
Il s’agit certainement de la plus importante éruption lavique des derniers millénaires.
Les conséquences, tant pour les islandais de l’époque, que pour les européens, à plusieurs milliers de kilomètres, furent extrêmement importantes. En particulier, à cause du nuage de particules de soufre se répandant dans l’atmosphère.
L’épais brouillard sulfuré qui envahit l’Europe modifia le climat pendant des années, entraînant par conséquent catastrophes naturelles (inondations, gel intense, sécheresses…) et famines.
Le quart de la population islandaise décéda. Des dizaines de milliers de morts furent aussi enregistrés dans les pays européens. En outre, les mauvaises récoltes entraînèrent un appauvrissement et un sentiment de révolte chez les paysans, principaux facteurs de la Révolution française de 1789.
Parvenus au sommet du Laki, l’alignement se dévoile en intégralité, du glacier Myrdalsjokull au sud-ouest jusqu’au glacier Vatnajokull au nord-est.
Par ailleurs, au pied de cette succession de cratères, s’étendent l’immense champs de lave provoqué par l’éruption et un désert de sable noir. Ce dernier forme un magnifique contraste avec la mousse couvrant les cônes volcaniques.
Plus tard, de retour à la voiture, nous poursuivons la boucle du Lakagigar.
Lac Lambavatn et cratère de Tjarnargigur
La piste serpente entre les cônes volcaniques que nous venons d’admirer d’en haut. Puis, elle s’éloigne de la fissure, traversant de vastes étendues de sable noir, pour se rapprocher du lac Lambavatn.
Quelques kilomètres plus loin, nous atteignons le cratère de Tjarnargigur. Il a comme particularité d’accueillir un lac en son sein. Un chemin (10 minutes de marche) de lattes en bois permet de s’en approcher sans écraser la fragile mousse qui couvre les alentours.
Plus tard, nous approchons de la fin de la piste F207 et de sa seule difficulté. Un gué dont le niveau d’eau peut parfois poser problème aux petits véhicules tout-terrain tels que notre Duster. Aucune inquiétude lors de notre passage, la rivière est basse et le franchissement est un jeu d’enfant.
Nous dépassons ensuite le camping de Blagil où nous souhaitions dormir la veille et rejoignons la piste F206. Quatrième fois que nous l’empruntons en moins de 24 heures, nous allons finir par la connaître par cœur !
Informations pratiques camping de Blagil
Il est possible de dormir en tente ou en refuge à Blagil, situé à une quinzaine de kilomètres du Laki.
Tarifs.
Tente : 3000 ISK par nuit pour les tentes 1-2 personnes et 4000 ISK pour les tentes 3-6 personnes
Refuge : 4500 ISK par personne, 2250 ISK pour les adolescents et gratuit pour les enfants.
Toutes les informations : Refuge Blagil
Retour sur la route principale, le temps est bien plus ensoleillé que dans les terres. Un coup d’oeil aux sites météorologiques nous indique que du beau temps est annoncé pour le lendemain. Direction donc Thakgil. Nous suivons la route numéro 1 jusqu’à Vik puis, après quelques courses, revenons légèrement sur nos pas, pour bifurquer sur la route 214.
Informations pratiques
Piste F206 vers le Laki, 1h30 de trajet. Piste accidentée et caillouteuse. Très beaux paysages.
Piste F207 (boucle du Lakagigar) : 1h30 de trajet. Une difficulté potentielle, le gué situé à la fin de la piste. Sinon piste en bon état, couverte de cendre lisse. Paysages somptueux.
Parking et accès Laki : gratuit