A la recherche des Trolls. Vers les Hautes Terres.
Dans cet article, nous effectuons le tour de la péninsule de Trollaskagi, au nord de l’Islande, avant de nous aventurer dans les Hautes Terres. Nous empruntons la piste F35, puis découvrons les sites de Hveravellir et Kerlingarfjoll, avant de poursuivre vers la côte sud de l’île et ses magnifiques cascades. Nous vous donnons toutes les informations pour arpenter les zones géothermiques, vous baigner dans les sources chaudes et explorer les montagnes colorées.
Péninsule de Trollaskagi
Le lendemain, nous suivons la route 82, qui fait le tour de la péninsule de Trollaskagi, vers le nord. Les petits villages de pêcheurs s’égrènent le long de la côte. Dalvik et ses jolis bâtiments colorés, Olafsfjordur…
Au lieu d’emprunter le tunnel qui conduit directement à Siglufjordur, nous bifurquons sur la pittoresque piste 802 qui traverse la péninsule.
Elle se fraye ainsi un chemin au pied d’impressionnantes montagnes, côtoie une rivière tumultueuse descendue en rafting par des sportifs islandais et dessert quelques fermes isolées qui vivent en quasi autarcie pendant les longs mois d’hiver.
Nous retrouvons ensuite le bord de mer et poursuivons jusqu’à Siglufjordur. Un phare marque alors l’extrémité nord de cette partie de la côte islandaise.
Au-delà, la prochaine terre est le Groenland. Un bateau de pêche quitte les eaux calmes du fjord et se dirige vers la pleine mer.
Puis, nous terminons le tour de la péninsule en roulant jusqu’à Hofsos, où nous souhaitons profiter, pour la deuxième fois, de la magnifique piscine extérieure.
Avant cela, nous reprenons des forces en dégustant un très bon sandwich chaud à l’agneau au restaurant de la station-service N1 (qui abrite également une épicerie) de la petite ville. Arrivés devant l’entrée de la piscine, c’est la déception. Elle est, exceptionnellement et pour une raison inconnue, fermée ce jour.
Il est donc temps de pénétrer à l’intérieur de l’île, dans les Hautes Terres. En chemin, nous effectuons un petit détour vers la source chaude naturelle de Fosslaug, à côté de la cascade de même nom. Nouvelle déception.
Alors que le bassin était encore inconnu il y a quelques années, la fréquentation du lieu a explosé. Par conséquent, les fermiers des environs, excédés par les nombreux visiteurs, ont clôturé leurs prés. Une dizaine de voitures sont stationnées sur les bas-côtés de la route d’accès.
Plusieurs touristes errent dans les environs, la serviette sur l’épaule, à la recherche d’un sentier qui les mènera à la source chaude. De notre côté, nous renonçons. Quel est l’intérêt d’aller s’entasser à quinze ou vingt personnes dans un bassin probablement prévu pour deux ou trois…
En direction de Hveravellir par la F35
Quelques instants plus tard, nous quittons la route numéro 1 pour nous engager sur la piste F35, en direction de Hveravellir à 90 kilomètres de distance.
La piste, non asphaltée, est cependant très roulante. Elle permet, pendant les mois d’été lorsque la neige a fondu, de traverser l’intérieur de l’île et de découvrir les sites de Hveravellir et de Kerlingarfjoll.
Dans sa première partie, les vastes étendues désertiques sont parsemées d’une multitude de lacs. Nous longeons le principal, Blondulon, pendant une dizaine de kilomètres. Puis, à son extrémité, l’environnement devient uniquement minéral.
Sable et roches s’étendent à perte de vue.
En cette fin de journée, la piste est faiblement fréquentée, nous ne croisons que quelques rares véhicules. Le temps est couvert. Les montagnes enneigées qui devraient s’élever dans le lointain sont donc invisibles, cachées dans la brume et les nuages.
Plus tard, des panaches de fumée apparaissent à l’horizon, nous approchons de Hveravellir.
Informations pratiques zone géothermique de Hveravellir
Accès
Par le nord. 86 kilomètres (environ 1h30) depuis l’embranchement entre le route 1 et la piste F35.
Depuis Kerlingarfjoll. Environ 45 kilomètres et 1h30 de trajet.
Par le sud. 90 kilomètres et 2h de trajet depuis la cascade de Gullfoss. Environ 75 kilomètres de piste à partir de la fin de la route asphaltée.
Site géothermique de Hveravellir : gratuit
Accès hot pot, sanitaires et douches de Hveravellir : 1000 ISK par personne
Hveravellir est un site géothermique constitué de petits geysers, marmites bouillonnantes, fumerolles…
Des passerelles en bois permettent de circuler au milieu d’incroyables contrastes de couleurs. L’ivoire des concrétions calcaires, le rouge du fer, le jaune du soufre, le bleu des bassins ainsi que le vert de l’herbe et des mousses…
Un grand hotpot, alimenté par une source géothermale, invite à la baignade.
Il est également possible de manger et passer la nuit en dortoir dans le refuge bâti à proximité ou de planter sa tente sur le terrain de camping.
9500 ISK par personne dans le refuge et 2200 ISK en camping.
Plus d’informations sur le site : Hveravellir
Nous aurions pu passer la nuit sur le terrain de camping du site, mais préférons poursuivre vers Kerlingarfjoll, à une heure de route de distance.
En effet, nous avons déjà campé à Hveravellir quelques années plus tôt. Surtout, d’importantes rafales de vent sont attendues dans les prochaines heures. Le site est exposé et nous n’avons pas envie de revivre la nuit cauchemardesque de l’Askja (voir l’article : Caldeira d’Askja).
Nous effectuons le trajet sur la magnifique (lorsque l’horizon est dégagé) partie de piste entre les deux sites. Cependant, il pleut et le massif de Kerlingarfjoll se dérobe désespérément à notre regard…
La F35, en bon état jusqu’à présent, se dégrade. D’importantes ornières forment des obstacles qu’ il faut contourner ou franchir au pas.
Massif de Kerlingarfjoll
Nous bifurquons ensuite sur la F347 pour effectuer les derniers kilomètres, longeons la cascade de Gygjarfoss et atteignons le campement de Kerlingarfjoll.
D’un côté d’une petite rivière se trouvent les bâtiments. Refuge où il est possible de passer la nuit en dortoir, hôtel, restaurant, sanitaires, salle commune…
De l’autre côté, la zone herbeuse réservée aux tentes. Nous montons la nôtre et sommes bien heureux de rejoindre la salle commune pour cuisiner au sec, alors que, dehors, pluie et rafales de vent redoublent d’intensité.
Le massif de Kerlingarfjoll offre de multiples possibilités de randonnées au milieu de montagnes colorées et de sites géothermiques. En outre, une source naturelle d’eau chaude, idéalement située en bordure d’une rivière complète ce décor idyllique… lorsqu’il fait beau.
Malheureusement pour nous, le lendemain matin, le temps ne s’est pas amélioré. Non seulement la pluie et le vent martyrisent les courageux qui s’aventurent dehors, mais une épaisse couche de nuages bas a fait son apparition.
Le paysage alentour disparaît sous des nappes de brume. Nous tentons malgré tout de nous aventurer dans la zone géothermique.
Informations pratiques massif de Kerlingarfjoll
Le massif volcanique et montagneux de Kerlingarfjoll est sans aucun doute un des plus beaux paysages d’Islande. Le visiteur se trouve plongé au milieu d’une magnifique zone géothermique aux tons rouge orangé. Ainsi, le contraste entre les flancs colorés et la neige donne l’impression d’être face à une peinture. Tout du moins lorsqu’il fait beau !
Malheureusement, la région est souvent prise dans les nuages ou la brume et les précipitations y sont fréquentes.
Accès par la piste F35, puis la F347 (10 kilomètres entre l’embranchement et le refuge/camping d’Asgardur). En chemin, ne manquez pas la jolie cascade de Gygjarfoss.
Depuis Hveravellir, environ 40 kilomètres et une bonne heure de trajet.
Depuis la cascade de Gulfoss, compter 70 kilomètres et près de 2 heures.
Accessible uniquement en véhicule tout-terrain (même de petit gabarit, tel qu’un Duster ou Jimny). Pas de gué à franchir. Nombreuses ornières sur la fin du parcours.
Pour dormir à Kerlingarfjoll, plusieurs possibilités. Dans un hôtel flambant neuf, environ 400 € la nuit ! Dans des huttes privées, plus accessibles. En dortoir, 9500 ISK par personne ou en camping, 2500 ISK.
Toutes les informations sur le site officiel : Highland Base
L’endroit est un paradis pour les randonneurs. Quelques idées de randonnées : Randonnées Kerlingarfjoll
Tandis que les moins sportifs peuvent également s’aventurer, sans effort, dans la zone géothermique.
Pour cela, il faut poursuivre la piste F347 jusqu’à son extrémité. Un parking, situé à 5 kilomètres du refuge, permet de stationner au coeur du massif de Kerlingarfjoll. Ensuite, plusieurs sentiers (parfaitement balisés) sillonnent la zone au milieu des fumerolles.
Les collines d’une couleur ocre orangée contrastent avec le blanc des névés et les fumerolles qui semblent sortir du centre de la Terre.
Après une heure au milieu de ce décor spectaculaire, les mauvaises conditions météorologiques ont raison de notre motivation, d’autant plus que nous avions déjà exploré le massif quelques années auparavant.
Nous regagnons donc la voiture, rejoignons la piste F35, puis la civilisation.
Après le charme austère et les paysages désertiques des Hautes Terres, nous retrouvons les routes asphaltées, la végétation d’un vert éclatant et les touristes du sud-ouest de l’Islande.
La région, connue sous le nom, vendeur, de « Cercle d’Or », est en effet particulièrement prisée par les visiteurs. Proche de la capitale et offrant des attractions naturelles intéressantes, cascade de Gullfoss, geyser de Geysir, parc de Pingvellir, cratère de Kerid…, elle fait partie des incontournables pour une première visite dans le pays.
Nous connaissons les lieux et poursuivons donc notre route. Entre-temps, nous déjeunons sur le pouce dans une station-service, qui, en plus de l’épicerie habituelle, abrite également une petite banque. Déguster un hot-dog en faisant la queue avant de négocier un crédit nous semble incongru !
Quelques kilomètres plus loin, nous atteignons la route numéro 1, que nous empruntons en direction de Vik. Les petites localités se succèdent, avant de céder la place à des fermes isolées, blotties au pied de collines verdoyantes et d’impressionnantes falaises.
Cascades de Skogafoss et Kvernufoss
De nombreuses cascades se jettent du haut de ces dernières, avant de couler au milieu de prés dans lesquels des dizaines de moutons paissent paisiblement. La plus importante d’entre elles, Skogafoss, est visible de loin, signalée par un important panache de vapeur qui s’en élève.
L’endroit est touristique, mais la cascade nous laisse bouche bée. La rivière Skogar tombe d’une soixantaine de mètres de haut, en formant un spectaculaire rideau d’eau. Des oiseaux, des mouettes ou des goélands, semblent prendre plaisir à voler au-dessus.
A quelques centaines de mètres, la cascade de Kvernufoss est moins impressionnante, mais également bien moins touristique. Pourtant, elle fait partie des rares cascades où il est possible de passer derrière la chute d’eau.
Lorsque nous arrivons, surprise, son cadre enchanteur sert de décor à un shooting de photographies de mariage. Les tenues des futurs mariés, robe blanche pour Madame, costume trois pièces pour Monsieur, chaussures de ville à leurs pieds, paraissent totalement inappropriées, mais les photographies réalisées font rêver !
Nous longeons une petite gorge qui s’élargit petit à petit. Le contraste entre l’eau translucide, le vert de la végétation et les roches sombres des environs est toujours aussi magnifique.
Après quelques minutes de marche, nous atteignons la cascade. Son jet puissant, d’une vingtaine de mètres de haut, s’écoule au milieu d’un amphithéâtre naturel, dans un fracas assourdissant. Nous ne résistons pas à l’envie de passer derrière la cascade.
Retour à la voiture, nous reprenons la route jusqu’à Vik. Bien que très modeste (moins de 400 habitants), il s’agit de la dernière localité d’importance avant Hofn, située à près de 300 kilomètres de distance…
Notons que le village, porté par l’augmentation de la fréquentation touristique, s’est considérablement développé depuis notre dernier passage quelques années auparavant. Stations-service, restaurants et cafés branchés, supermarché Kronan, boutiques d’habillement, meublés de tourisme ont ouvert.
Nous plantons la tente dans le camping, idéalement situé (et protégé du vent) au pied de falaises sur lesquelles nichent de nombreux oiseaux. Dîner au Strondin Bistro and Bar, bon, large choix de bières artisanales, prix “corrects” pour le pays.
Informations pratiques
Déjeuner station-service de Hofsos : 1600 ISK pour un sandwich chaud à l’agneau
Site géothermique de Hveravellir : gratuit
Accès hot pot, sanitaires et douches de Hveravellir : 1000 ISK par personne
Camping de Kerlingarfjoll (salle commune avec cuisine à disposition) : 5000 ISK pour deux personnes, tente et véhicule
Hotdog à la station-service de Reykholt : 400 ISK
Parking cascade de Gulfoss : gratuit
Accès cascade de Gulfoss : gratuit
Camping de Vik : 3500 ISK pour deux personnes, véhicule, tente. 300 ISK par personne pour la douche
Restaurant “Strondin Bistro and Bar” (Vik) : 3200 ISK pour un burger. 1000 ISK pour un verre de vin.