Eau turquoise. Le plus beau lac du Pérou. Et un extraordinaire lever de Soleil.

Dans cet article, nous vous donnons toutes les informations pour vous rendre à la laguna Paron, située dans la Cordillère Blanche. Il s’agit, selon nous, du plus beau lac du Pérou et pourtant il est peu connu et rarement intégré aux itinéraires touristiques. Accessible sans effort, plusieurs sentiers de randonnée permettent de le longer dans son intégralité, de le contempler d’un promontoire rocheux ou de découvrir des lacs cachés à son extrémité. En outre, si vous avez le temps, passer la nuit sur ses rives, en tente ou dans un petit refuge, vous offrira un somptueux lever de lever.

Laguna Paron

En route vers la laguna Paron

Nous débutons la journée à Caraz. Nous avons déjà nos habitudes dans la ville. Par conséquent, en un rien de temps nous sommes prêts à partir vers la laguna Paron. Selon quelques renseignements glanés sur internet il est possible de manger et dormir aux abords du lac, dans un « refuge », accessible en voiture en suivant une piste défoncée.

Mentionnons que, pour les plus courageux, une marche de 3 heures (peu intéressante) permet de l’atteindre, à partir du hameau de Paron (accessible en combi depuis Caraz).

Les taxis collectifs stationnent à côté du marché, à l’endroit où nous avons pris un bus pour Pamparomas. Inconvénient d’être dans une ville peu touristique, personne d’autre que nous ne souhaite se rendre à la laguna Paron. Nous négocions donc un taxi pour effectuer le trajet vers le lac, à une trentaine de kilomètres de là (2 heures).

Avant même d’être sortis de la ville, la route asphaltée se transforme en piste. Puis, elle serpente sur les contreforts de la Cordillère, longeant une rivière qui coule depuis la laguna Paron. Nous traversons plusieurs villages et hameaux. Une fois de plus, des scènes de la vie quotidienne se déroulent sous nos yeux. Ici tout le monde vit de l’agriculture, cultive de petits lopins de terre ou élève quelques vaches ou moutons.

En prenant de l’altitude, nous pénétrons dans une étroite vallée, bordée de parois rocheuses impressionnantes.

Enfin , la piste s’arrête au bord du lac. Il n’y a aucun effort à faire pour admirer le paysage qui s’offre à nous. Pourtant le lieu est très peu touristique. Seul le dimanche est un jour d’affluence lorsque les péruviens vivent la journée et déjeuner dans ce décor grandiose.

L’eau de la laguna Paron prend une couleur turquoise presque irréelle lorsque le soleil l’illumine. Il s’agit probablement du plus beau lac que nous ayons vu !

A l’autre extrémité, la montagne Piramide se dresse vers le ciel. Elle est encadrée par deux pics de plus de 6000 mètres, à droite le Chacraraju, à gauche l’Artesonraju.

Bien que nous sommes encore dans la matinée, de nombreux nuages s’amoncellent et recouvrent rapidement les sommets.

Nous passons au « refuge » afin de signaler que nous dormirons là ce soir. Pas de problème il reste de la place, nous pouvons partir randonner l’esprit tranquille !


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Randonnée sur les rives de la laguna Paron

A gauche du lac, un sentier longe la rive jusqu’à son extrémité, quatre kilomètres plus loin. Il faut souligner que la randonnée ne présente aucune difficulté. Le chemin est globalement plat. Nous sommes à 4200 mètres d’altitude mais nous ne nous en rendons même plus compte !

Le cadre qui s’offre à nous est merveilleux. L’eau turquoise est hypnotisante. Les nuages sont de plus en plus présents, atténuant quelque peu la beauté du lac. Mais le contraste entre les parties illuminées par les rayons du soleil et le reste est alors extraordinaire.

A mesure que nous avançons, le temps devient plus menaçant. Dire qu’une heure plus tôt le ciel était totalement dégagé… Nous passons, au milieu de quelques arbustes, à côté d’un troupeau de vaches.


Informations pratiques : Randonnées laguna Paron

Trois sentiers permettent de randonner aux alentours de la laguna Paron. Tous partent à côté du refuge qui se situe au bout de la piste et à l’extrémité du lac.

Mirador. 1 kilomètre aller et 150 mètres de dénivelé positif. 30 minutes de marche aller. Le sentier serpente le long de la moraine d’un ancien glacier avant se faufiler entre les blocs de pierre. La vue, en surplomb du lac turquoise, est somptueuse.

Laguna Artesoncocha. 13 kilomètres aller-retour. Très peu de dénivelé. 4h à 5h de marche.
Randonnée accessible entre juillet/août et décembre, lorsque le niveau du lac est suffisamment bas. Le sentier longe la rive gauche du lac puis, à son extrémité, la rivière qui l’alimente. Il faut franchir à gué, sur quelques pierres, le cours d’eau. Le chemin est bien marqué. 200 mètres après le passage de rivière, le sentier se sépare en deux. Vers la droite un panonceau indique la direction de la laguna Artesoncocha, qui se situe 1,2 kilomètre plus loin (en légère montée).

Laguna Congelada. Un lac glaciaire parsemé de blocs de glace, surplombé par des sommets enneigés. 15 kilomètres aller-retour. 550 mètres de dénivelé positif. Le chemin est identique à celui de la laguna Artesoncocha jusqu’au panonceau après le passage de rivière. Le sentier (qui conduit jusqu’au camp de base de l’Artesonraju) bifurque alors à gauche et grimpe vers le lac glaciaire.


Arrivés au bout du lac, nous grimpons vers la laguna Artesoncocha. Quelques gouttes de pluies se mettent alors à tomber. Le petit lac est niché au creux d’un cirque rocheux. Les parois abruptes qui s’élèvent devant nous sont spectaculaires. Une petite cascade dévale d’un glacier quelques centaines de mètres au-dessus et vient alimenter le lac. Quelques lupins apportent une touche colorée dans cet univers minéral.

Laguna Artesoncocha

Nous explorons les alentours. Une crête offre une vue magnifique sur la laguna Paron.
Nous sommes, comme depuis le début de notre périple au sein de la Cordillère Blanche, surpris d’être seuls dans des endroits aussi extraordinaires !

Puis, nous reprenons le chemin en sens inverse. En seulement quelques kilomètres le temps change totalement. Alors que nous étions sous les nuages au bout du lac, nous parvenons au refuge sous un franc soleil.

Nuit en refuge

Nous découvrons le lieu dans lequel nous dormirons cette nuit et, après réflexion, ce n’est pas franchement rassurant. Une famille vit sur place et s’occupe du « refuge ». Deux pièces font office de chambres, une dizaine de personnes peuvent y dormir. Il y a des toilettes rudimentaires. Quelques tables et bancs permettent de manger dehors.

En dehors de nous et de la famille péruvienne il n’y a personne. Le soir, la femme cuisine, à l’extérieur, au feu de bois. Il n’y a évidemment pas d’électricité. Au menu, des frites et du porc grillé (surtout du gras de porc…).


Informations pratiques : dormir à la laguna Paron

En Refuge. Il existe un “refuge” délabré tenu par une famille de péruviens à l’extrémité de la piste qui conduit au lac Paron. Il est possible d’y dormir. Deux petits dortoirs permettent d’accueillir jusqu’à une dizaine de personnes. L’endroit n’est jamais complet, les touristes qui y passent la nuit sont extrêmement rares. Le bâtiment est plutôt glauque. 10 soles par personne pour la nuit.
La famille propose boissons chaudes et plats simples en journée et pour le dîner.

En tente. Une option nettement préférable si le froid ne vous rebute pas. Plusieurs emplacements plats en bordure du lac, en contrebas du refuge. Gratuit (laisser quelques soles à la famille du refuge est apprécié).


La nuit est tombée, nous sortons dehors admirer les étoiles. La porte d’entrée du refuge se referme en claquant. Nous sommes bloqués dehors, dans le froid ! Mais la voie lactée scintille au-dessus de nous. Nous voyons des centaines ou des milliers d’étoiles, c’est extraordinaire. En contournant le bâtiment, nous trouvons un accès ouvert qui nous permet de regagner la chambre. Ouf !

La nuit est plutôt mauvaise, les lits défoncés ne sont pas confortables et nous avons trop chaud dans nos sacs de couchage prévus pour des températures négatives.

Lever de Soleil sur la laguna Paron

Seul point positif, nous sommes réveillés aux aurores (5h30) ! Nous décidons de grimper sur le promontoire rocheux pour assister au lever de soleil sur le lac. En entamant l’ascension au pas de course (30 minutes de marche).

En effet, nous ne savons pas à quel moment le soleil passera au-dessus des montagnes et ne voulons pas louper cet instant !

Une fois en haut nous profitons du spectacle qui s’offre à nous.

A gauche du lac, le mont Caraz est le premier sommet illuminé par les rayons du soleil. Puis l’Artesonraju (dont la forme a inspiré le logo du studio hollywoodien Paramount Pictures) et le Piramide.

L’astre lumineux s’élève à droite du lac. Au fur et à mesure, les montagnes passent progressivement dans la lumière tandis que la laguna Paron reste plongée dans l’ombre.

Lorsque les rayons du soleil atteignent le lac, il prend une incroyable teinte turquoise. Nous sommes bouche bée…

Lever de soleil sur le lac Paron

Nous n’avons jamais vu un lever de soleil aussi beau, sentiment renforcé par le fait d’être seuls à plus de 4000 mètres d’altitude, au milieu d’une nature aussi majestueuse.

Le Soleil poursuit sa course dans le ciel, le lac devient intégralement turquoise. Jusqu’au moment où nous sommes à contrejour. La parenthèse hors du temps que nous venons de vivre se termine. Retour sur terre.

Laguna Paron

Retour à Caraz

Nous redescendons donc au refuge récupérer nos affaires. Nous espérons trouver un véhicule qui pourra nous ramener à Caraz. C’est dimanche, des péruviens devraient profiter de leur journée de repos pour découvrir le lac.

D’ailleurs deux voitures font rapidement leur apparition.
Dans l’une d’elle, un jeune couple prend quelques photos et selfies, se balade rapidement et s’apprête à repartir. Nous leur demandons si nous pouvons profiter de leur véhicule, ils acceptent avec plaisir. Le début de la descente se passe bien, même si leur petite citadine n’est pas la voiture la plus appropriée pour ce trajet.

Au détour d’un virage, nous tombons sur un 4×4, arrêté en plein milieu du chemin. Compte tenu de la largeur de la chaussée, personne ne peut passer. Renseignements pris, l’essieu avant du véhicule est cassé, après avoir été malmené sur cette piste. Ainsi, une des roues à l’avant part vers la droite, l’autre roue vers la gauche ! Au fur et à mesure d’autres véhicules, remplis de péruviens venus pique-niquer à la laguna Paron, arrivent dans le sens inverse et se trouvent également bloqués.

Pendant une heure chacun propose une solution pour dégager le passage. Finalement avec quelques bouts de fils métalliques un bricoleur effectue une réparation de fortune. Les deux roues avant sont à nouveau parallèles. L’essieu ainsi « réparé » ne tiendra pas longtemps. La décision est prise de pousser le 4×4 en arrière jusqu’aux bas-côtés du virage en contrebas. Tous les hommes présents participent à la tâche. Puis, une fois la piste dégagée, chacun retourne à sa voiture et reprend sa route. La solidarité a ses limites au Pérou !

Alors qu’il conduisait jusqu’alors prudemment notre conducteur, énervé par l’attente et le temps perdu, reprend la descente sur les chapeaux de roue. Arrivés à quelques kilomètres de Caraz, il ne peut éviter une pierre saillante, qui explose les deux pneus du côté gauche de la voiture… Comment réparer alors qu’il n’y a qu’une roue de secours ?

Plusieurs véhicules, voiture, minibus, vélo, moto, passent à côté de nous. Cependant, personne ne s’arrête pour nous aider. Décidément l’entraide n’est pas le fort des péruviens. Nous commençons à changer une des roues. On verra par la suite pour la seconde. En plein effort, nous apercevons dans le lointain l’homme qui nous a conduit à la laguna Paron la veille. Devant nos grands signes il est bien obligé de s’arrêter !

Après discussion une solution est trouvée. Nous finissons de changer la première roue.
Le conducteur intrépide reste là pendant que sa femme va acheter un nouveau pneu dans un garage de Caraz. Nous partons avec elle, notre présence n’est plus vraiment utile. Nous sommes un peu mal à l’aise d’abandonner ce conducteur qui nous a gentiment pris en stop.

Pour nous remettre de ces émotions et au vu de l’heure avancée, nous mangeons dans un petit restaurant de Caraz. Entrée, plat, dessert pour cinq soles. La fille de la maison, rentrée de l’école pour la pause déjeuner, aide ses parents en faisant le service. Des clips de musique traditionnelle péruvienne passent à la télévision. Nos oreilles néophytes ont du mal à faire la différence entre des rythmes et des paroles qui se ressemblent tous, tandis que les mêmes paysages péruviens défilent en boucle !

Après cet intermède musical et culinaire nous embarquons dans un des nombreux minibus qui circulent sur la route principale de la vallée, en direction de Yungay.

Dans cette ville qui a conservé un fort caractère indigène les hébergements sont peu nombreux et les touristes encore plus rares ! Nous avions repéré l’hostal Gledel mais il est fermé. En effet, un voisin nous indique que les propriétaires se sont absentés pour quelques heures.

Nous marchons dans la petite ville à la recherche d’un autre hébergement et nous atterrissons à l’hostal Las Rosas. Un nouvel étage est en construction, pourtant nous sommes les seuls à séjourner dans l’établissement cette nuit !

A Yungay l’eau est disponible uniquement quelques heures en début de journée et le soir à partir de 18 heures. En conséquence, les habitants et hôteliers doivent remplir des cuves s’ils veulent disposer d’eau dans la journée. La douche chaude tant attendue après ces deux jours de vadrouille sera pour plus tard. En revanche dans la cour de l’hôtel les bacs de lavage sont remplis, nous en profitons pour effectuer une lessive bienvenue.


Informations pratiques

Taxi Caraz – Laguna Paron : 80 soles pour le véhicule
Refuge Laguna Paron : 10 soles/personne
Hostal Las Rosas (Yungay) chambre matrimoniale : 40 soles


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