De l’autre côté de la Cordillère Blanche. Un temple creusé sous terre. Divers moyens de transport. Quelques frayeurs.

Dans cet article nous vous proposons de découvrir le versant oriental de la Cordillère Blanche. Une région isolée, où les véhicules sont peu nombreux et où l’aventure fait partie intégrante du voyage. Nous vous donnons toutes les informations pour visiter le site archéologique de Chavin de Huantar, un des plus anciens du Pérou. Puis, nous poursuivons vers la petite ville de Chacas, pleine de charme.

Vers Chavin de Huantar

Après une nouvelle nuit dans la tranquille ville de Carhuaz, nous nous dirigeons vers Huaraz. La mission consiste maintenant à trouver un moyen de transport vers Chavin de Huantar, à l’est de la Cordillère Blanche.

Au Pérou, dans la plupart des villes, les départs et arrivées de véhicules collectifs (bus, taxis…) sont centralisés dans une gare routière. Cependant, dans d’autres, en fonction du moyen de transport et de la destination, les lieux de départ sont situés dans différents quartiers ou rues.

En règle générale, le plus simple est de demander aux chauffeurs (de bus, taxis, moto-taxis) de vous indiquer où se rendre !

A l’inverse, interroger un passant dans la rue est plus aléatoire. Si la personne ne s’est pas rendue récemment là où l’on souhaite aller, elle n’a pas de raison d’avoir les bonnes informations. Mais préfèrera souvent répondre n’importe quoi plutôt que d’avouer qu’elle n’en sait rien ! Nous en avons quelques fois fait l’expérience.

Arrivés au terminal privatif de la petite compagnie (Olguita tour) qui dessert Chavin de Huantar nous apprenons qu’un bus part une quinzaine de minutes plus tard, à 11h. Cela nous laisse à peine le temps d’acheter, dans les stands aux alentours, de quoi déjeuner.


Informations pratiques transport vers Chavin de Huantar

La compagnie de bus Olguita tours assure actuellement 5 trajets quotidiens entre Huaraz et Chavin. 3h de route, 12 soles par personne.
Départs (actualisés) à 5h30, 7h30, 10h30, 14h30 et 16h.
Olguita tours est situé 338 Jirón Mariscal Cáceres, Huaraz.
Contact avec numéro de téléphone et adresse email : Page Facebook


Le trajet, qui dure trois heures, est de toute beauté. Différents pics enneigés de la Cordillère Blanche sont visibles tout du long. La route asphaltée longe le lac de Querococha, puis serpente jusqu’au tunnel de Kahuish, point culminant du parcours. Puis, à la sortie du tunnel, nous débouchons sur une gigantesque statue du Christ et découvrons la vallée qui nous mène à Chavin.

Visite du temple de Chavin de Huantar

Nous arrivons en milieu d’après-midi, il est encore temps d’aller visiter le temple de Chavin de Huantar, situé en périphérie de la ville. L’édifice, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, a été bâti il y a 3000 à 3500 ans par la civilisation de Chavin.

Temple de Chavin de Huantar

Ce site avait deux fonctions principales, celle de centre cérémoniel et de lieu de rencontres et d’échanges entre peuples de la jungle, de la côte et des montagnes.

Nul doute que le lieu n’a pas été choisi au hasard. Il se situe au milieu d’alignements de points remarquables des environs. Les bâtisseurs ont même détourné une rivière, afin de construire le temple à l’emplacement idéal !

Nous passons un certain temps à explorer le temple, d’autant plus qu’il n’y a pas foule.


Informations pratiques visite Chavin de Huantar

Le site archéologique est ouvert du mardi au dimanche de 9h à 17h. Fermeture le lundi. Il est situé au sud de la ville, à courte distance de la place d’armes. Comptez deux heures pour la visite.

Tarif : 15 soles par personne.

Des visites guidées sont possibles (mais pas obligatoires), les guides attendent à l’entrée.

A l’autre extrémité de la ville, un récent musée archéologique, “Museo nacional Chavin”, présente les plus beaux objets, dont de belles sculptures et stèles gravées, trouvés sur le site de Chavin de Huantar.

Ouverture de 9h à 16h, du mardi au dimanche. Tarif : 10 soles par personne


A l’époque, le site était divisé en deux zones principales, celle publique, bâtie autour d’une place carrée et celle privée, réservée aux chefs et aux prêtres.

Il est à noter que la particularité du temple est de comporter de nombreuses galeries et salles creusées sous terre.

Au centre de cette structure souterraine seules les sommités pouvaient admirer le Lanzon, caractérisée par une stèle de pierre sculptée, principale divinité de Chavin. Les prêtres utilisaient diverses substances hallucinogènes issues de plantes comme le cactus San Pedro pour communiquer avec les dieux.

D’ailleurs, à l’origine, les murs du temple étaient ornés de têtes sculptées représentant les étapes de la transe permettant la transformation d’un homme en dieu jaguar.

Pour éviter les vols et afin de les préserver, il ne reste aujourd’hui qu’une tête visible dans le temple. Les autres sculptures sont désormais exposées au musée archéologique de la ville.

Nous adorons déambuler dans ce lieu où nous sommes libres d’aller où bon nous semble. Ainsi, les moindres recoins du temple n’ont plus de secrets pour nous. Lorsque nous visitons une à une les galeries souterraines, en essayant de ne pas nous perdre, cela réveille nos âmes d’explorateurs !

A la suite de cette visite, nous rejoignons notre hôtel, l’hospedaje Gantu, situé en bordure de la place principale (« plaza de armas »).

Notre chambre donne directement sur cette place, qui est par ailleurs bien calme.

Village de Chavin de Huantar

Seul un marchand ambulant vient, en début de soirée, troubler cette tranquillité, en proposant à la vente des babioles de toute évidence diverses et variées (allant des casseroles aux chaussures).

Les habitants de la petite ville, simples curieux ou personnes réellement intéressées, passent jeter un coup d’œil et effectuer quelques achats. Avant que la camionnette ne reparte vers une autre destination.

Détail amusant, il n’y a pas de fenêtre dans notre chambre, seulement une grande ouverture sur l’extérieur et des volets en bois. A 3200 mètres les nuits sont pourtant fraîches ! Heureusement d’épaisses couvertures nous tiendront chaud.

Musée archéologique de Chavin de Huantar

Le lendemain, dès l’ouverture, nous allons visiter le musée archéologique de Chavin, à l’autre bout de la ville. Construit grâce à des subventions japonaises, il est très intéressant et complète parfaitement la visite du temple.

Nous sommes, à cette heure, seuls à déambuler dans les salles qui présentent les plus belles statues de la civilisation Chavin.

Nous admirons, entre autres, les magnifiques têtes qui ornaient les murs du temple il y a 3000 ans.

Après cette visite instructive nous retournons à l’hôtel récupérer nos sacs.
L’objectif des prochaines heures est de rallier le village de Chacas, à seulement 115 kilomètres au nord. Pourtant, la journée entière devrait être nécessaire (dans le meilleur des cas). Les routes asphaltées sont rares dans cette vallée isolée au pied de la Cordillère Blanche. Par conséquent, les voies de transport sont principalement des pistes grimpant sur les contreforts des Andes.

Vers la ville de Chacas

Les habitants se déplacent d’ailleurs peu entre les différentes villes de la région. Aucun véhicule collectif ne relie Chavin à Chacas. Nous allons procéder par étapes successives !
Pour l’anecdote, Google street view s’arrête à Chavin. Au-delà, aucune vue n’est disponible.

Tout d’abord, nous effectuons le trajet entre Chavin et San Marcos, à quelques kilomètres de distance, à bord d’un véhicule hélé sur le bord de la route. Avant de monter dans un taxi collectif se rendant dans la ville de Huari. Rapidement, après avoir pris d’autres personnes en chemin, nous nous retrouvons entassés à quatre à l’arrière. Heureusement que le trajet n’est pas long.

La route passe dans une vallée encaissée, surplombée par de hautes parois rocheuses.
Nous arrivons à Huari à l’heure du déjeuner. Il s’agit de la principale localité de la région, établie à un endroit où la vallée s’élargit quelque peu. Les paysans des environs et les marchands viennent y vendre leurs produits. Les collégiens et lycéens s’y rendent pour suivre leurs cours. De nombreux stands débordent sur la rue. Bref c’est animé.

A l’entrée de la ville, nous passons à côté de la « plaza de toros » (des arènes où ont lieu des corridas). Dans les rues des affiches font d’ailleurs la promotion de la précédente corrida. Le marché bat son plein, les rues sont remplies de travailleurs qui vont se restaurer.

Nous déjeunons, au hasard, dans un restaurant qui propose le traditionnel repas du midi, toujours à un prix dérisoire. Nous ne croisons pas d’autres « gringos » dans la ville. On sent, dans les regards curieux des locaux, que peu de touristes passent dans la ville.

Renseignements pris, un minibus part en début d’après-midi pour rejoindre San Luis à 60 kilomètres de là. Le départ s’effectue à côté du collège/lycée. Nous nous rendons sur place. Le véhicule est bien là. Quelques sacs sont déjà chargés sur le toit. Des passagers attendent au bord de la route, dont un jeune couple avec un bébé. Le chauffeur nous indique qu’il devrait partir dans peu de temps, nous chargeons nos affaires sur le véhicule.
Des collégiens et lycéens passent dans la rue, en parlant et rigolant. Une dame âgée tient un petit stand de vente de bonbons, friandises et boissons. De nombreux jeunes s’y arrêtent.

Au bout d’un moment, le chauffeur nous indique qu’il va chercher des passagers qui sont en train de déjeuner un peu plus loin en ville. Il sera de retour dans une quinzaine de minutes. Sur le coup, nous ne réagissons pas. Mais le minibus s’éloigne, avec nos sacs ! L’inquiétude nous gagne, d’autant plus que les autres passagers disparaissent un à un. Allons-nous revoir nos affaires ? La dame du stand nous rassure quelque peu, en nous indiquant qu’elle connaît, au moins de vue, le chauffeur et qu’il effectue régulièrement le trajet.

Malgré tout, l’attente nous paraît bien longue. Un quart d’heure plus tard, le minibus n’est toujours pas revenu. Et les autres passagers non plus ! Finalement quelques minutes plus tard tout le monde fait son apparition en même temps. Quelle frayeur…

Nous nous installons à l’arrière du véhicule, en compagnie du couple avec le bébé. Le voyage s’annonce inconfortable. Le minibus est plein, c’est-à-dire que nous sommes 18 adultes (et quelques enfants sur les genoux) pour 15 places assises. Nous partons.

Le trajet, sur une piste défoncée, doit durer 3 heures (pour seulement 60 kilomètres !). La route grimpe dans la montagne, descend, tourne en permanence. Nous traversons plusieurs petits hameaux, où des maisons délabrées se dressent au bord de la piste. Des enfants jouent dans la poussière. Les adultes travaillent dans les champs ou gardent quelques vaches et moutons.

Il n’y a aucun moyen de transport dans ces petits villages, pas même une moto. Pour se déplacer les habitants n’ont pas d’autre choix que d’emprunter un des rares véhicules qui s’engage sur cette piste. Leur dénuement semble total.

A un moment nous passons un petit col, la vue se dégage et le panorama qui s’offre à nous est magnifique. La piste que nous allons suivre serpente en contrebas. Des maisons sont disséminées sur les flancs de la Cordillère des Andes. Des champs, certains plantés, d’autres en terre, forment un ensemble de couleurs hétérogènes. Le temps est couvert mais quelques rayons de soleil viennent illuminer certaines parcelles. Quelques rares arbres sont visibles dans cet environnement sec où la végétation est rare.

Nous poursuivons notre route. Un lac fait son apparition, la laguna Huachucocha. La piste, qui zigzague sur des kilomètres, nous laissera le temps de l’admirer pendant de longs instants. Nous sommes maintenant à 4400 mètres d’altitude.

A cette altitude plus personne n’habite de manière permanente. Il n’est plus possible de cultiver, en revanche la terre est riche en minerais. Nous croisons plusieurs campements de mineurs. Ceux qui travaillent ici passent plusieurs semaines loin de tout. Quelques-uns, qui logent dans des villages plus bas dans la vallée, effectuent le trajet tôt le matin et en milieu d’après-midi. Deux d’entre eux voyageront dans notre minibus. Nous sommes maintenant une vingtaine d’adultes à bord !

Cela fait deux heures et demie que nous roulons, bringuebalés dans un véhicule surchauffé par les quelques rayons de soleil qui percent les nuages. Nous avançons à une vitesse si lente que peu d’air pénètre dans le minibus. Les passagers commencent à s’impatienter. Nous sommes descendus en altitude ; à nouveau nous traversons de petits hameaux. Il n’y a bien évidemment, et comme depuis le début du trajet, pas de réseau téléphonique.

Nous n’arrivons pas à savoir où nous sommes. Nous essayons d’estimer le kilométrage en nous aidant des bornes kilométriques. Une vingtaine de minutes plus tard, nous arrivons en vue d’une petite ville. A l’entrée un panneau indique « San Luis ». S’agirait-il de notre destination ? Oui !
Un dernier effort et nous parvenons enfin à Chacas.

Bien que San Luis soit une petite ville (on pourrait presque parler de gros village !), il s’agit de la capitale provinciale. Il y a donc pas mal de monde et d’animation. Une dame et sa fille cherchent également à se rendre à Chacas. A nous quatre, nous trouvons un minibus qui nous y emmène.

Place principale de Chacas

Le soleil passe derrière les sommets, il ne va pas tarder à faire nuit. Nous prenons une chambre dans l’hôtel Asuncion, qui donne sur la place principale. Plusieurs chambres de l’établissement sont occupées par des étrangers (ils parlent anglais !), jeunes, avec un look de skateur.

Plus tard dans la soirée nous comprenons pourquoi. Les deux jours suivants une compétition internationale de skateboard de descente, la Yaku Raymi, est organisée dans les environs. Pour les participants il s’agit de descendre, en longboard, le plus rapidement possible la portion de route entre le tunnel de Punta Olimpica (4700 mètres d’altitude) et Chacas. La route sera donc fermée à la circulation plusieurs heures pour permettre l’organisation de cette compétition.

Problème, il s’agit de la route que nous devions emprunter le lendemain afin de retourner de l’autre côté de la Cordillère Blanche. Encore une fois, les informations que nous glanons sont imprécises et contradictoires ! En résumé, nous verrons bien si nous sommes bloqués et combien de temps !

D’ici là, il est temps de dormir. La journée s’est avérée riche en péripéties, inquiétudes et découvertes. Nous sommes à près de 3400 mètres d’altitude, mais, grâce à une acclimatation progressive, cela ne nous pose pas de problème.

Trajet vers Carhuaz

Réveil aux aurores. Il s’agit de trouver un transport vers Carhuaz, en espérant que la route ne soit pas encore coupée.

Renseignements pris, un bus en provenance de San Luis doit passer « dans la matinée » et poursuivre vers l’autre versant de la Cordillère, jusqu’à Huaraz. Entre-temps, nous avons le temps d’aller admirer la vue sur la vallée, au mirador situé à 10 minutes à pied du centre.

Puis nous allons attendre le bus, sur la place principale, en face de l’église. Bonne nouvelle, la route restera ouverte jusqu’au début de l’après-midi.

Au bout d’un moment une femme vient engager la conversation avec nous. Pensant qu’elle attend, comme nous, le bus nous discutons pendant un long moment. Finalement elle repart, pour rentrer chez elle à quelques pas de là ! Pendant ce temps, la vie suit son cours dans la petite ville.

Ainsi, la jolie place centrale est bien animée. Des camions ravitaillent les commerces. Les gens vont et viennent, font des courses, discutent, se recueillent à l’église. Des femmes filent la laine sur le pas des maisons. Autour de la place, les bâtiments blancs typiques sont ornés de balcons, balustrades et portes en bois sculptés. Dans le lointain les sommets de la Cordillère Blanche sont couverts par les nuages. Malgré tout, un glacier se laisse apercevoir .

La matinée avance, cela fait plusieurs heures que nous attendons et toujours pas de bus… Peu avant midi, il fait enfin son apparition. Quant à la compétition de longboard, nous apprendrons bien plus tard qu’elle n’a jamais eu lieu ! Les organisateurs l’ont annulée, pour des raisons de sécurité, peu de temps avant le départ.

Le bus grimpe dans la montagne sur une route asphaltée. Une fois de plus, les paysages sont de toute beauté. Les sommets enneigés des environs se dévoilent à travers les nuages. Puis, au détour d’un virage, un spectaculaire glacier apparaît, suspendu au-dessus de la route. Il dévale les pentes de la montagne Contrahierbas. Nous passons ensuite à proximité d’un joli lac. La route serpente, la chaussée rétrécit, les virages s’enchaînent. Nous comprenons pourquoi plusieurs attaques de bus ont eu lieu, la nuit, à cet endroit. En effet, il est extrêmement facile de bloquer la circulation.

Puis, nous nous engageons dans le tunnel de Punta Olimpica, plus haut tunnel du monde, à 4730 mètres d’altitude. A la sortie, nous débouchons dans une autre vallée. La route, impressionnante, perd rapidement de l’altitude, empruntant une vingtaine de virages à 180 degrés. En plus des attaques de véhicules cette route est tristement connue pour être le lieu de d’accidents de la circulation. Une erreur d’inattention ou des freins en surchauffe et c’est la chute dans le vide assurée. Nous sommes rassurés lorsque nous atteignons le fond de la vallée ! La fin du trajet jusqu’à Carhuaz est plus tranquille.

Nous prenons ensuite un minibus jusqu’à Caraz où nous passerons la nuit à l’hôtel Chavin. Nous profitons d’avoir un peu de temps pour visiter le musée archéologique de la ville, situé à proximité de la place principale. Le musée est minuscule mais il présente des pièces (momies, poteries, tentures…) de la culture Huaylas absolument magnifiques.


Informations pratiques

Bus Huaraz – Chavin de Huantar : 12 soles par personne. 3h de trajet
Entrée temple de Chavin : 15 soles
Entrée musée de Chavin : 10 soles
Hostal Gantu (Chavin de Huantar) chambre matrimoniale : 40 soles
Taxi Chavin de Huantar – San Marcos : 10 soles pour le véhicule
Taxi collectif San Marcos – Huari : 6 soles par personne
Minibus Huari – San Luis : 20 soles
Minibus San Luis – Chacas : 10 soles (5 soles en tarif normal, mais nous ne sommes que 4 dans le véhicule)
Hotel Ascuncion (Chacas) chambre matrimoniale avec salle de bain privée: 50 soles
Bus Chacas – Carhuaz : 15 soles
Musée de Caraz : gratuit
Hotel Chavin (Caraz) chambre matrimoniale avec salle de bain privée : 60 soles


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