Road trip dans les fjords de l’Est. Merveilleuse piscine de Neskaupstadur.
Dans cet article, nous vous emmenons dans les fjords de l’est de l’Islande. Une région préservée du tourisme de masse, des paysages impressionnants et des routes pittoresques, quelques phares de diverses couleurs, une piscine en bord de mer, des possibilités de bivouac au milieu de nulle part… Tout est réussi pour un merveilleux road-trip.
Dans les fjords de l’Est
Après un périple dans l’intérieur des terres, vers la caldeira d’Askja (voir l’article : Askja), nous partons explorer le littoral, en particulier la région des fjords de l’est. Bien que situés à proximité de la route 1, qui fait le tour de l’île, les fjords et les petits villages bâtis sur leurs rives sont pour la plupart à l’écart des circuits touristiques.
Nous décidons de prendre notre temps et, par conséquent, de ne pas planifier d’itinéraire. Nous débuterons par les fjords les plus au sud et remonterons vers le nord, au gré de nos envies !
Dès la sortie d’Egilsstadir, le relief s’élève. La route circule au fond d’une vallée creusée par d’anciens glaciers, aujourd’hui disparus.
Les parois se dressent de part et d’autre de la chaussée, parsemées par des cascades qui dévalent des hauteurs.
Notons que les couleurs sont éclatantes. Vert pour l’herbe et la mousse au pied des montagnes, noir, gris et marron pour la roche, blanc pour les névés qui résistent encore sur les sommets, enfin, bleu pour le ciel sous un soleil éclatant.
Quel contraste avec les précipitations qui s’abattent sur la côte sud de l’île depuis plusieurs jours. Sans aucun doute possible, la flexibilité reste la clé d’un séjour réussi en Islande.
Informations pratiques fjords de l’Est
La région des fjords de l’Est, encore à l’écart des circuits touristiques et souvent délaissée par les visiteurs, est à inclure dans votre itinéraire !
Pour les plus pressés, une journée offre un premier aperçu de la zone. Pour ceux qui prennent leur temps, trois jours permettent de s’aventurer dans plusieurs fjords et de s’imprégner de la vie, paisible, qui y règne.
Le fjord de Mjoifjordur est certainement le plus impressionnant et par conséquent celui à découvrir en priorité. Accès par la route non asphaltée 953 (fermée des premières chutes de neige en octobre ou novembre jusqu’à la fin avril en général), praticable en véhicule classique.
Environ une trentaine de kilomètres depuis l’embranchement de la route 953 jusqu’au village de Mjoifjordur.
Le fjord le plus connu et probablement le seul touristique est celui de Seydisfjordur. Le ferry en provenance du Danemark y débarque ses passagers. Le chemin d’accès vers l’église de la localité peint de diverses couleurs (fortement instagrammable donc !) a rendu le lieu célèbre.
Accès par la route asphaltée 93. 25 kilomètres entre Egilsstadir et les rives du fjord. Route ouverte toute l’année sauf en cas de très fortes chutes de neige.
La route 955 (non asphaltée mais accessible à tous les véhicules) qui fait le tour de la péninsule entre Faskrudsfjordur et Reydarfjordur est magnifique. Environ 50 kilomètres.
Plus au nord, le fjord de Borgarfjordur Eystri est un paradis pour les randonneurs. En outre, pendant la période de nidification (courant avril – mi-août) des milliers de macareux sont visibles à proximité du petit port de Bakkagerdi, à l’extrémité de la route. Accès depuis Egilsstadir (75 kilomètres de distance) par la route 94.
Fjords de Faskrudsfjordur et Reydarfjordur
Nous nous faufilons au milieu des montagnes. Une dernière descente et nous rejoignons le bord de mer, à l’extrémité du fjord de Reydarfjordur. Avant de poursuivre vers le fjord suivant, celui de Faskrudsfjordur. Il est alors temps de quitter la route principale et de nous engager vers celle, non asphaltée, qui longe la mer, la route 955.
Un long bras de mer qui rentre dans une étroite vallée bordée par d’abruptes et spectaculaires parois. Un village, parfois seulement quelques habitations, bâti sur la mince bande de terre qui longe la mer. Des eaux calmes, sillonnées par des bateaux de pêche, sur lesquelles sont installés des enclos d’élevage de saumons. La dizaine de fjords du sud-est se ressemble, malgré tout chacun possède un charme qui lui est propre.
La route longe l’océan, avant de s’élever au-dessus des falaises de Vattarnes, contourne un cap et redescend vers le fjord suivant, Reydarfjordur. Le road-trip dans toute sa splendeur.
Rouler. S’arrêter. Admirer un bateau qui avance dans le fjord. Poursuivre. S’arrêter à nouveau. Avoir le regard attiré par un phare peint en rouge ou en orange. Repartir. Stopper. Ramasser quelques coquillages et du bois flottant sur les rives… Ici, aucun élément ne constitue un point d’attraction particulier, mais le paysage est grandiose, brut, beau tout simplement.
Avec les nombreux arrêts effectués, la journée avance rapidement. Nous arrivons à Reydarfjordur à l’heure du déjeuner.
La petite ville est située à proximité d’une fonderie d’aluminium du géant américain Alcoa. Son installation, il y a une quinzaine d’années, a suscité la controverse. En effet, le bâtiment défigure une partie du littoral et l’alimentation électrique de l’usine a nécessité la construction du gigantesque barrage de Karahnjukar que nous avons traversé la veille en revenant de l’Askja. Mais, cela a permis la création de milliers d’emplois dans une région jusqu’alors plutôt défavorisée.
En entrant dans la station-service de la localité, la diversité de la population saute aux yeux. L’endroit sert de lieu de rassemblement aux ouvriers de l’usine d’aluminium, aux marins et pêcheurs dont les bateaux sont amarrés en face ainsi qu’à quelques employés de bureau qui viennent déjeuner en costume.
En Islande, la plupart des stations-service proposent un service de restauration. Souvent, il s’agit de plats simples, burgers, pizzas, pâtes… Dans les villes plus isolées, les aliments locaux, agneau, poisson fraîchement pêché, sont mis en avant. Les stations-service y remplissent également le rôle de banque, guichet postal, épicerie…
Vers Neskaupstadur
Puis, nous reprenons la route en direction d’Eskifjordur. Elle longe le fjord, passe à côté de la fonderie avant d’atteindre le village. Nous poursuivons ensuite vers la petite ville de Neskaupstadur, située au bout de la route.
Bien qu’isolé, il s’agit du village le plus peuplé de la région avec ses 1400 habitants qui vivent principalement de la pêche. Le cadre est beau, la localité bâtie en bord de mer est surplombée par des montagnes aux sommets encore couverts de neige, mais ce n’est pas le paysage qui nous a attiré ici !
Nous souhaitons nous baigner dans la magnifique piscine extérieure. Un bassin de nage, des hot-pots (bassins chauds) à différentes températures, un sauna et deux toboggans qui font le bonheur des enfants (et de quelques adultes dont nous faisons partie).
Informations pratiques piscine de Neskaupstadur
Piscine extérieure. Sauna. Bassins chauds. Bains à remous. 2 grands toboggans.
Ouverture :
Entre début juin et fin août : 7h-20h en semaine et 10h-18h le week-end
Entre septembre et mai : 7h-20h en semaine (18h le vendredi), 11h-18h le samedi et 13h-18h le dimanche
Tarif (mis à jour en 2023) : 1050 ISK par personne (275 ISK pour les enfants).
Toutes les informations sur le site : Piscine de Neskaupstadur
Vers le fjord de Mjoifjordur
Après cette agréable pause détente, nous prenons la direction du Mjoifjordur, probablement le plus beau fjord de la région !
La voie 953, non asphaltée, suit une ancienne vallée glaciaire, au milieu de montagnes dont les flancs sont parsemées de multiples cascades. L’eau est d’ailleurs omniprésente. Calme dans les nombreux lacs des environs, tumultueuse lorsqu’elle s’écoule dans les torrents qui bordent la route, immobile dans les névés, vestiges des importantes chutes de neige de l’hiver précédent.
Puis, les parois se resserrent, la route se faufile au milieu, franchit un col et débouche sur un magnifique point de vue en surplomb du fjord. C’est la fin de journée, le ciel est couvert, mais le paysage qui se dévoile devant nous est majestueux, d’autant plus que le fjord semble inhabité. Seule une trentaine de personnes y vivent, dans un petit village invisible d’où nous sommes.
La piste descend ensuite vers la mer, en serpentant le long des parois du fjord. A mi-chemin, la spectaculaire cascade de Klifbrekkufossar dévale la pente en plusieurs chutes successives. Nous reviendrons le lendemain pour l’admirer en prenant notre temps.
Au moment d’atteindre le rivage, la route tourne brusquement vers la gauche. Nous la quittons en empruntant, sur une courte distance, une piste qui se dessine sur la droite, franchissons deux bras de rivière et découvrons un extraordinaire emplacement de bivouac.
Une surface herbeuse s’étend en bordure de l’eau, tout en étant surélevée de quelques dizaines de centimètres par rapport à l’océan.
Autour, les parois du Mjoifjordur, hautes de plusieurs centaines de mètres, forment un extraordinaire amphithéâtre naturel. De surcroît, les nombreuses cascades qui le dévalent et les moutons qui broutent à proximité parachèvent le tableau.
Plus tard, ces derniers se rapprochent de notre tente. Ils sillonnent le rivage à la recherche d’algues qu’ils semblent particulièrement apprécier.
Dans la soirée, alors que l’obscurité envahit les cieux, la couverture nuageuse se déchire au-dessus du fjord et, tel un miracle, des aurores boréales apparaissent vers le nord-est. Nous sommes début septembre, le noir n’est pas total, leur intensité est modérée, mais le spectacle est merveilleux.
Nous nous couchons, bercés par le clapotis des vagues.
Informations pratiques
Déjeuner station-service Orklan (Eskifjordur) : 2200 ISK burger et café pour deux
Entrée piscine de Neskaustadur : 950 ISK par personne