Côte sud. Glaciers, canyons et icebergs. Une crevaison.
Dans cet article, nous découvrons la côte sud de l’Islande, du parc de Skaftafell jusqu’aux lacs glaciaires de Jokulsarlon et Fjallsarlon. En chemin, nous explorons également le canyon, peu connu, de Mulagljufur et admirons les icebergs sur la plage de “Diamond beach”.
Réveil sous un temps couvert, alors qu’un temps ensoleillé était annoncé. Notons que la fiabilité des prévisions météorologiques reste limitée en Islande. En effet, le climat change rapidement. En quelques instants le soleil peut laisser place à une pluie battante et inversement. Malgré tout, les prévisions les plus fiables restent celles de la météo nationale islandaise : verdur.is
Après avoir quitté le camping de Skaftafell et suivi la route 1 sur une petite dizaine de kilomètres, nous empruntons une piste vers le premier glacier de la journée. Il s’agit, comme tous ceux de la région, d’un des nombreux bras du gigantesque glacier Vatnajokull, qui couvre une superficie équivalente à la Corse.
Canyon de Mulagljufur
Court arrêt pour prendre quelques photographies, puis nous repartons. Une demi-heure plus tard, alors que nous approchons du Fjallsarlon, nous bifurquons à nouveau. Cette fois vers le canyon de Mulagljufur, certainement le plus beau du pays.
L’endroit est encore peu connu mais devant la viralité de certaines photographies postées sur les réseaux sociaux, cela ne devrait pas durer. Une heure de marche permet d’atteindre un point de vue sur une cascade qui se jette dans un profond canyon.
Entre-temps, le soleil a fait son apparition.
Il fait beau, nous partons, confiants, sans nos surpantalons imperméables. Erreur que nous payons rapidement. Un quart d’heure plus tard, les nuages ont à nouveau envahi le ciel et un déluge s’abat sur nous. En quelques minutes, nous sommes trempés.
Par conséquent, nous décidons de faire demi-tour… Le soleil refait son apparition alors que nous sommes de retour au parking.
Journée compliquée en vue ? En empruntant les quelques kilomètres de piste jusqu’à la route principale, nous crevons ! Pendant que nous changeons la roue, plusieurs voitures de touristes passent à côté, aucune ne daigne s’arrêter pour demander si nous avons besoin d’aide.
Comble de malchance, le cric du véhicule, un Dacia Duster, est trop court… Une fois déplié, il n’atteint pas le bas de caisse. Aucune pierre ou planche de bois n’est disponible dans les environs. Des livres (heureusement que nous n’utilisons pas de liseuse !) posés au sol permettront de gagner les centimètres manquants.
Le garage le plus proche est à Kirkjubaejarklaustur, nous remplacerons donc le pneu crevé le lendemain.
Lagune glaciaire de Fjallsarlon
Après cette péripétie, il est temps de poursuivre vers la lagune glaciaire de Fjallsarlon. Le lieu est touristique, le grand parking est rempli de véhicules.
En s’éloignant un peu, le long des rives du gigantesque lac, il est cependant possible de retrouver calme et tranquillité.
Le décor est grandiose. L’impressionnant glacier Fjalljokull, un des bras du Vatnajokull, dévale des sommets alentour et se jette dans le lac où flottent des icebergs.
Les montagnes noires qui l’entourent contrastent avec la blancheur de la glace. D’autant plus lorsqu’elles sont plongées dans l’obscurité et qu’un rayon de soleil illumine les icebergs.
Lagune glaciaire de Jokulsarlon
Plus tard et quelques kilomètres plus loin, nous atteignons le Jokulsarlon. Les morceaux de glace qui se sont détachés du glacier Vatnajokull dans le lointain sont peu nombreux.
Des stries noires parsèment leur surface bleutée. Il s’agit de résidus de cendre qui s’est déposée à leur surface lors d’éruptions volcaniques passées. Entre eux, des phoques sortent régulièrement la tête de l’eau, surveillant les touristes qui sillonnent les berges.
Sous sa surface calme, il est difficile d’imaginer qu’il s’agit du lac le plus profond d’Islande.
A cause du réchauffement climatique, le front du glacier recule à un rythme rapide. La différence est sensible, impressionnante, en comparaison d’une première visite il y a dix ans.
Une nouvelle fois, le contraste entre l’arrière-plan dans l’obscurité et le premier plan, illuminé par le soleil, est magnifique.
Ce lac glaciaire a comme particularité de se jeter dans la mer. Les icebergs dérivent, petit à petit, jusqu’à l’embouchure, avant de finir dans l’océan. Un endroit connu sous le nom de « Diamond beach ».
Les morceaux de glace, translucides, qui ont fondu, sont rejetés sur une plage de sable noir battue par les vagues de l’océan. Les flots sont agités.
Nous prenons garde aux vagues qui viennent s’échouer sur le rivage, secouant les blocs de glace et mouillant les pieds de quelques touristes trop téméraires.
Parc de Skaftafell et cascade de Svartifoss
Alors que la journée avance, le ciel se couvre de plus en plus. Nous revenons au camping de Skaftafell, que nous avons quitté le matin même.
De prime abord, nous envisagions de passer la nuit à Kirkjuaejarklaustur. Mais, à cause de la crevaison et du temps perdu à changer la roue, nous n’irons pas plus loin. Après avoir monté la tente, nous marchons, une demi-heure, vers la cascade de Svartifoss. La chute d’eau s’écoule au milieu d’une formation d’orgues basaltiques.
Les nuages ont définitivement envahi le ciel. La pluie se met ensuite à tomber durant la nuit et le temps maussade durera toute la journée du lendemain.
Dans ces conditions, impossible de visiter quoi que ce soit, les nuages bas couvrent les reliefs. En outre, la visibilité est extrêmement limitée. Ce n’est pas bien grave, nous avons un pneu à faire réparer !
Nous partons ainsi en direction de Kirkjubaejarklaustur. Ce toponyme barbare semble difficilement prononçable. En vérité, il est formé de trois mots simples, kirkja (église), baer (ferme), klaustur (couvent). Le garagiste de la petite localité opère rapidement et à un prix très correct.
Après un déjeuner pris dans un restaurant à proximité, le Systrakaffi, nous poursuivons vers Vik où nous passerons la nuit.
Après-midi détente dans la piscine de la petite ville. Quel bonheur de se baigner dans les bassins de différentes températures, survolés par les mouettes et goélands qui nichent dans les falaises en arrière plan.
Informations pratiques
Parkings de Fjallsarlon et Jokulsarlon : gratuit
Camping de Skaftafell : 3200 ISK pour deux personnes. Pas de salle commune. Machine à laver et séche-linge compris dans le prix (une machine pour des centaines de campeurs, s’armer de patience !)
Garage de Kirkjubaejarklaustur, remplacement du pneu : 18000 ISK
Restaurant Systrakaffi (Kirkjubaejarklaustur) : 7500 ISK pour deux burgers, un verre de vin et un cidre
Piscine de Vik : 900 ISK par personne
Camping de Vik : 3500 ISK pour deux personnes, tente et véhicule. 300 ISK par personne pour la douche