Vinicunca, splendide montagne colorée.
Dans cet article, nous poursuivons le trek de l’Ausangate. Nous effectuons un détour pour découvrir la montagne colorée de Vinicunca. Froid glacial, neige, rien ne nous est épargné mais la récompense est à la hauteur des efforts consentis.
Vers la montagne coloré de Vinicunca
5 heures du matin, nous sommes réveillés par Basilo qui nous apporte une tasse de maté de coca. Il fait encore nuit dehors. La température est extrêmement froide, par conséquent notre bouteille d’eau a gelé à l’intérieur de la tente. Nos craintes de la veille se confirment.
Ainsi, plusieurs centimètres de neige recouvrent les alentours. Malgré tout, la décision est prise de se diriger vers Vinicunca. Cependant, la couche de poudreuse pourrait rapidement fondre si le soleil pointe le bout de son nez…
Avant l’aube, nous débutons la marche sur un moelleux tapis de neige. Nous laissons l’essentiel de nos affaires au campement. Basilo reste sur place. Nous reviendrons pour le déjeuner, après avoir effectué la randonnée aller-retour vers la montagne colorée.
Une bonne heure de montée nous attend, pour passer un col. L’effort nous réchauffe rapidement. Herbert connaît parfaitement le chemin qui zigzague dans la montagne. Heureusement, car nous avons du mal à nous repérer. L’ambiance est irréelle dans ces paysages en noir et blanc.
Lorsque nous atteignons le col, le ciel commence à se dégager. Nous entamons, plein d’espoir, la descente vers un petit lac.
La neige qui commence à fondre rend le sentier glissant. Nous longeons le lac, gelé en bonne partie et montons à nouveau. Encore un dernier effort et nous restons sans voix.
Découverte de la montagne colorée de Vinicunca
Face à nous, la fameuse montagne colorée, « rainbow mountain » en anglais ou « montana de siete colores » en espagnol, de Vinicunca se dévoile. A 5200 mètres d’altitude, de larges bandes de différentes couleurs couvrent la montagne, sur ses deux flancs, du pied à une crête effilée. On ne dénombre par forcément les sept couleurs, mais les teintes rouge, vert, brun, jaune, beige sont incontestables !
Quelques variations de rouge tirent sur le violet et le rose. Les accumulations de plusieurs minerais expliquent ces colorations.
Seul bémol le monde… Il est 8 heures et les touristes venus de Cuzco commencent à arriver sur place. Pour l’instant, ce n’est pas encore la foule, mais en contrebas nous voyons une file ininterrompue de marcheurs qui se dirigent vers le pied de la montagne colorée.
Depuis qu’un nouvel accès, par Cusipata (1h30 de marche contre 4h par Pitumarca), a été ouvert en 2018, la fréquentation du site a explosé !
Des locaux ont installé des stands de vente de nourriture, boissons, pulls et bonnets.
Vous pouvez réserver une excursion à la journée vers la somptueuse montagne colorée de Vinicunca depuis Cuzco via le site GetYourGuide :
Couverte d’une épaisse couche de neige jusqu’à une période récente la montagne colorée a subi les effets du changement climatique et dévoilé ses couleurs. En 2016, les agences de Cuzco ont commencé à proposer la randonnée vers Vinicunca. Entre la proximité avec la capitale inca, la beauté et le côté « instagrammable » du site, l’excursion est aujourd’hui victime de son succès. Plusieurs centaines de personnes viennent chaque jour admirer le panorama.
A notre arrivée, quelques nuages sont encore présents. Mais le ciel se dégage rapidement. Les rayons de soleil font fondre la neige et illuminent la montagne Vinicunca. Ses couleurs deviennent plus contrastées (mais pas aussi saturées que sur les horribles photos que l’on peut trouver sur internet !) et intenses. La crête de la montagne reste, pour quelques minutes encore, couverte d’une fine bande de neige.
A droite, la vallée rouge apparaît. A gauche, l’Ausangate est visible, un immense glacier scintille au soleil. Des sommets de roche noire se dressent derrière nous.
Itinéraire trek de l’Ausangate, deuxième partie
Randonnée vers la montagne colorée de Vinicunca en aller-retour en franchissant le col de Warmisaya.
De retour au campement d’Anantapata, marche vers la vallée de Surapampa avant de rejoindre le campement du jour au bord du lac Ausangate.
2 heures de marche vers Vinicunca, 1h30 au retour, puis 1h30 vers le lac.
Marche vers le campement du lac Ausangate
Il est maintenant temps de reprendre la marche, en revenant sur nos pas. Nous suivons le même trajet qu’au petit matin. La neige a fondu, les couleurs du paysage traversé quelques heures auparavant se révèlent. Nous montons le col au-dessus du lac, la terre est rouge et le chemin boueux !
Une caravane de lamas vient en sens inverse. Les camélidés connaissent parfaitement le chemin et descendent prestement, malgré leur chargement. Les caravaniers les suivent à bonne distance.
Parvenus au col, un nouveau panorama se dessine sous nos yeux. Notre campement de la nuit, situé dans une petite vallée en contrebas, parait minuscule. Il est surplombé par d’impressionnantes montagnes enneigées et par l’Ausangate au second plan.
Nous arrivons au campement vers 10h30. Un peu de repos, un déjeuner pris de bonne heure et c’est reparti ! Enfin presque… Les mules, laissées en liberté, se sont éloignées pour brouter quelques touffes d’herbes. Nous démontons la tente mess pendant que notre muletier tente de les faire revenir. Un quart d’heure plus tard, la petite équipe est prête à partir !
Nous longeons maintenant des pâturages. Lamas et alpagas gambadent dans la vallée. De nombreuses cabanes en pierre parsèment le chemin. Loin de tout, elles servent d’abris aux gardiens de troupeaux. Un chien trottine à nos côtés pendant une partie du trajet. Autour de nous, les montagnes ont une couleur rouge. Le Soleil tape, il n’y a plus un seul nuage dans le ciel.
Nous contournons une colline et découvrons la face sud de l’Ausangate, couverte d’un nouveau glacier. Un lac s’est formé à son pied. De ce côté le relief de la montagne sacrée est plus doux, moins acéré.
Nous établissons le campement à proximité de la laguna Ausangate. Il est 14h30. L’après-midi est consacré au repos (principalement) et à l’exploration des alentours (un peu !).
Un torrent coule à proximité. Le franchir semble facile. Mais, entre le réveil matinal, la fatigue accumulée et les heures de marche de la journée, nous finissons le pied dedans !
En fin de journée, les rayons du soleil couchant illuminent le glacier suspendu au-dessus du lac. Malgré le froid, nous restons de longues minutes à admirer le spectacle. Jusqu’à présent d’un blanc étincelant le glacier prend des teintes jaune et orange avant de devenir rose. La température chute de plusieurs degrés. Il est temps de rentrer dans la tente.
Après le dîner, nous sommes subjugués par le spectacle de la Voie Lactée. Il fait nuit noire, le ciel est dégagé, l’air est pur, des milliers d’étoiles brillent dans le ciel. Nous en avons rarement vu autant ! Puis, frigorifiés, nous nous réfugions dans nos sacs de couchage.
La nuit, comme toutes celles du trek, n’est pas aussi réparatrice que nous l’aurions souhaité. Entre l’altitude, le froid et le tapis de sol peu confortable, les réveils nocturnes sont fréquents.