Premiers pas au Pérou. Pyramides et déserts.
Dans ce premier article, nous visitons le centre historique de Lima et vous donnons toutes les informations pratiques pour découvrir le site archéologique de Caral, la plus ancienne cité d’Amérique connue à ce jour. Nous longeons la côte Pacifique en dormant dans les villes de Barranca et Casma.
Nous partons pour un périple de trois mois au Pérou et en Bolivie. Il débute à Lima, capitale péruvienne, d’où nous rejoindrons la Cordillère Blanche, avant de descendre les Andes jusqu’au sud du pays.
Arrivée à Lima, capitale du Pérou
Nous avons quitté la France il y a une vingtaine d’heures, à bord d’un vol Air Canada, avec une escale à Montréal. Certes plus long mais bien moins cher qu’un vol direct depuis Paris. Nous arrivons à l’aéroport de Lima, il est minuit passé. La navette qui relie l’aéroport au centre-ville ne circule plus à cette heure.
La ville et les abords de l’aéroport ne sont pas réputés être très sûrs. La plupart des hôtels et auberges de jeunesse proposent un service de taxi. Le chauffeur nous attend dans l’aéroport (seuls les chauffeurs officiels peuvent y entrer). Le trajet jusqu’à l’auberge de jeunesse “Lima House” se déroule sans problème. La ville est presque déserte à cette heure avancée. A peine allongés sur le lit nous nous endormons. Les nombreuses heures de vol et le décalage horaire ont eu raison de nous !
Informations pratiques hébergement Lima
Auberge de jeunesse “Lima House” (254 avenida Espana). Située dans le centre de Lima, relativement proche (deux kilomètres, accessible à pied ou en bus) du quartier historique et des terminaux de bus, qui s’étendent le long de la “Jiron Humboldt”.
Plutôt agréable. Petit déjeuner compris et copieux. Personnel sympathique. De 10 € par personne en dortoir de six personnes à 30 € pour une chambre matrimoniale.
Après une courte mais reposante nuit nous partons à la découverte du centre historique de Lima.
Le quartier autour de la place principale a conservé de beaux bâtiments de l’époque coloniale, cathédrale, palais aux murs jaunes ornés de beaux balcons en bois…
Le reste de la ville est plutôt délabré et sans charme, guère aidé par le temps, gris et frais, comme souvent dans cette ville. Une grande partie de l’année Lima, située en bordure de l’océan Pacifique, est recouverte d’une brume qui s’en élève et reste bloquée dans les collines aux alentours.
Une fanfare qui joue des airs entrainants apporte un peu de gaieté dans cette grisaille.
Nous mangeons nos premiers empanadas, petits chaussons en pâte garnis de viande ou autres ingrédients. Avant de déjeuner dans une cevicheria. Le ceviche est une spécialité de poissons crus (ou fruits de mer) marinés dans du jus de citron vert. Bien que nous aimions le poisson, cela ne nous convainc pas.
Après cette balade, nous récupérons nos affaires à l’auberge de jeunesse et nous dirigeons vers le terminal de bus de la compagnie Movilbus, situé face au stade national. Nous embarquons pour 4 heures de trajet vers la ville balnéaire de Barranca.
Vers la ville de Barranca
Nous découvrons à quel point Lima est tentaculaire. Plus d’une heure après notre départ, nous ne sommes pas encore sortis de la ville. Les quartiers traversés semblent pauvres, les collines se couvrent peu à peu d’une multitude de maisons en briques. La capitale exerce un fort attrait auprès des populations rurales du pays. Nous apercevons pour la première fois l’océan sur notre gauche. Il est aussi gris que le ciel.
Nous sommes maintenant sur la route panaméricaine, principal axe de circulation du Pérou. Cette route fait partie d’un ensemble de voies rapides qui relie le nord de l’Amérique latine à la Patagonie.
La côte est désertique. Nous longeons de vastes étendues de sable et de roches. Aucune végétation ne pousse. Quelques hameaux et petites villes se sont développés dans cet environnement poussiéreux et hostile.
Barranca nous semblait être une charmante station balnéaire. A peine arrivés nous prenons une moto-taxi en direction du bord de mer, Playa Chorillos, où nous espérons trouver une chambre.
Alors que la ville est un lieu de villégiature apprécié des Liméniens (les habitants de Lima) en été, à cette saison (septembre est la fin de l’hiver ici) personne ne va à la plage ! Tous les hôtels du bord de mer sont fermés et une ambiance de “fin du monde” règne… Personne dans les rues ou sur la plage. Quelques chiens errent dans les environs. Le ciel est couvert. Des rafales de vent soulèvent du sable.
La moto-taxi nous ramène en centre-ville où l’atmosphère est bien plus agréable. La nuit vient de tomber. Les rues sont animées.
Nous prenons une chambre à l’hôtel “El Alamo”. L’accès est protégé par une grille qu’un gardien, présent 24h/24, ouvre s’il estime que vous pouvez entrer. Nous ne savons pas si cela est rassurant ou inquiétant ! Nous dînons dans une polleria (poulet grillé et frites) de la rue.
Visite du site archéologique de Caral
Le lendemain nous souhaitons nous rendre à Caral, site archéologique vieux de 5000 ans situé à proximité. Il s’agit de la plus ancienne cité d’Amérique et les habitants de l’époque y ont bâti des pyramides. Evidemment, cela a piqué notre curiosité !
Comment se rendre à Caral et autres informations pratiques
Depuis la ville de Barranca (à 3 heures de trajet au nord de Lima), des véhicules collectifs desservent le village de Supe. Environ 15 minutes et 2 soles en minibus (2,5 soles en taxi collectif).
De Supe à Caral des minibus et taxis collectifs se rendent directement à l’entrée du site (45 minutes et 7 soles) ou vers le village de Caral (départs moins fréquents et 3,5 soles par personne).
Site de Caral ouvert de 10h à 16h, du lundi au dimanche.
Tarif : 11 soles.
Visite en compagnie d’un guide obligatoire (20 soles pour le groupe)
Prévoir une demi-journée en incluant le transport depuis Barranca ou la route Panaméricaine.
Plus d’informations sur le site officiel : Site de Caral
Le site de Caral se situe au bout d’une vallée, dans laquelle coule la rivière Supe. Grâce à cette présence d’eau le fond de la vallée est couvert de surfaces agricoles. De nombreux plants de maïs apportent une touche de vert dans cet environnement minéral. Les collines qui s’élèvent au-dessus de la vallée sont rocheuses et désertiques.
Au village de Caral tous les autres passagers du minibus descendent, puis le chauffeur nous dépose à l’entrée secondaire du site.
Nous traversons la rivière et marchons quelques centaines de mètres seuls au milieu de nulle part avant de découvrir la première pyramide. Nous poursuivons et arrivons au niveau de l’entrée principale. Quelques véhicules sont arrêtés sur le parking, dont un bus scolaire. Nous explorons la cité en compagnie d’un couple de péruviens.
Il y a 5000 ans la civilisation de Caral s’est développée dans cette vallée d’une quinzaine de kilomètres de long. Caral est d’ailleurs aujourd’hui qualifiée de “plus ancienne ville du continent américain”.
Dans cette région au climat aride et hostile, le site jouit d’un emplacement privilégié. Des sols fertiles, une rivière, des petites montagnes formant une forteresse naturelle aux alentours et la présence de l’océan à courte distance. Près de l’embouchure de la rivière Supe les vestiges d’un port de pêche datant de cette époque ont ainsi été découverts. Cette civilisation s’est notamment développée grâce au troc de coton – cultivé dans la vallée et permettant de réaliser des filets de pêche – contre du poisson.
Six pyramides se dressent autour de la place principale. La plus imposante fait 150 mètres de long et près de 20 mètres de haut. Plusieurs complexes résidentiels sont visibles, les plus proches des pyramides étant occupés par les responsables religieux de la cité. Au sein d’un deuxième cercle les fonctionnaires et les artisans étaient logés. Enfin la majeure partie de la population, principalement des cultivateurs, résidait un peu plus loin.
Les bâtiments les plus importants (édifices publics et religieux) étaient construits de manière à résister aux séismes, nombreux dans la région. Leur structure est ainsi remplie de “chicras”, des sacs en fibres végétales contenant des pierres. Lorsqu’un tremblement de terre survient ces sacs, qui bougent indépendamment les uns des autres, assurent une certaine élasticité au bâtiment.
Après la visite nous espérons trouver un véhicule qui nous ramènera à Barranca. Nous sollicitons les chauffeurs garés sur le parking, aucun ne semble disposé à nous aider.
Nous nous demandons comment quitter le site jusqu’à ce que nous voyons le couple avec lequel nous avons effectué la visite se diriger vers leur voiture. Ils sont d’accord pour nous emmener jusqu’à la route principale à l’entrée de la vallée !
De là un véhicule nous conduit, en échange d’une petite pièce, à Supe où nous trouvons sans difficulté un minibus qui se rend à Barranca.
Après un rapide déjeuner et avoir récupéré nos sacs à dos à l’hôtel, nous nous dirigeons vers une compagnie de taxis collectifs qui effectuent le trajet vers Huaraz.
La ville, située à moins de 4 heures de route au pied de la Cordillère Blanche, est notre prochaine étape. Problème, le taxi collectif ne part que lorsqu’il est plein. Nous attendons une heure et demie, aucun autre passager ne souhaite se rendre à Huaraz… Nous abandonnons cette idée et allons au terminal de bus. Aucun bus ne roule non plus vers cette ville au milieu des montagnes…
En route vers Casma
Par contre un bus part, à 17 heures, vers Casma à 200 kilomètres au nord. De cette ville, une route asphaltée traverse les Andes en direction de la Cordillère Blanche. Nous avons bon espoir d’y trouver un transport pour Huaraz.
La nuit tombe rapidement pendant notre trajet entre Barranca et Casma. Les paysages traversés sont toujours aussi désertiques. Arrivés à Casma nous parcourons la rue principale à la recherche d’un hôtel et jetons notre dévolu sur “l’Hostal Gregori”. Cela s’avère un excellent choix !
Informations pratiques hébergement Casma
Hostal Gregori (530 avenue Luis Ormeno). Personnel sympathique. Chambre spacieuse et agréable. Wifi et eau chaude. Propre.
Chambre matrimoniale avec salle de bain privée : 60 soles
Il est près de 20 heures, nous ressortons dîner. Un stand de vente de burgers et hot-dogs attire notre attention. Mais nous craignons les problèmes gastriques ! Finalement nous décidons de mettre nos estomacs à l’épreuve.
Le prix (1,5 euros pour 2 hot-dogs et soda) défie toute concurrence et c’est plutôt bon. Nous en profitons pour discuter avec la famille qui tient le stand et observer les scènes de la vie quotidienne qui se déroulent sous nos yeux. Pas de sentiment d’insécurité même si nous sommes les seuls étrangers dehors. Nous devenons un peu le centre des attentions, des “gringos” qui mangent à un stand de rue dans une petite ville à l’écart des routes touristiques…
Informations pratiques :
Transfert aéroport – centre de Lima (taxi) : 60 soles
Hôtel “Lima House” (Lima) : 110 soles pour une chambre matrimoniale avec salle de bain partagée
Bus Lima – Barranca : 22 soles
Hôtel “El Alamo” (Barranca) chambre matrimoniale avec salle de bain privée : 50 soles
Taxi collectif Barranca – Supe : 2,5 soles par personne
Minibus Supe – Caral : 3,5 soles par personne
Entrée Caral : 11 soles
Guide obligatoire visite Caral : 20 soles (pour le groupe)
Minibus Supe – Barranca : 1,5 soles
Bus Barranca – Casma : 20 soles
Hostal Gregori (Casma) chambre matrimoniale avec salle de bain privée : 60 soles
Stand hot-dogs. 2 hot-dogs et soda : 6,5 soles